"« J’étais un jeune qui faisait la fête » : témoignages forts à la convention des Alcooliques Anonymes de Bretagne"
in "Ouest-France", 11 mai 2019
Anonyme mais pas invisible ». Une convention ouverte à tous qui se proposait le temps d’un week-end d’effacer les frontières pour un partage commun.
Un temps fort sur trois jours avec débats, échanges et témoignages qui a réuni plus de 150 personnes, à Saint-Jacut-de-la Mer (Côtes-d'Armor) pour la 31e convention des Alcooliques Anonymes de Bretagne.
Inscrite socialement et culturellement, la consommation d’alcool, lorsqu’elle est régulière, entraîne des problèmes de santé et psychologiques dommageables pour l’individu et la collectivité. Selon une étude de Santé publique France, c’est près d’un quart des Français qui boiraient trop. Les Alcooliques Anonymes font partie de ses associations qui apportent des solutions à la dépendance et à l’isolement dont souffrent les personnes.
En s’interrogeant sur l’alcoolisme aujourd’hui, la convention annuelle régionale, accueillie au sein de l’abbaye de Saint-Jacut, ce week-end des 10, 11 et 12 mai, proposait un temps d’échanges et de partages d’expérience ouvert à tous.
« J’étais un jeune qui faisait la fête »
Lionel raconte. Il raconte comment, au fil du temps, sa consommation augmentant, la dépendance s’installe de plus en plus, jusqu’à la prise de conscience : « je n’ai pas un problème avec l’alcool… je suis alcoolique ». Car « admettre sa dépendance, insiste Aline, bénévole en charge du débat, est le premier pas vers la possibilité de vivre heureux sans alcool. »
Rompre la solitude
André, organisateur, précise que « cette maladie des émotions, de la solitude, ne se guérit que d’une seule façon : l’abstinence. » D’où l’importance du groupe, de l’échange d’expérience qui permet une identification afin de reprendre confiance en soi-même pour trouver un équilibre personnel. C’est ce que l’on dit aux arrivants : « Gardes courage car tu ne seras plus jamais seul ». Et « il est possible de se libérer de la bouteille qui est en haut de votre cerveau », concluait Lionel. Associations et professionnels de santé s’accordent pour dire que l’alcoolisme n’est pas une fatalité, on en guérit.