"ALCOOL: TROP, C'EST COMBIEN?"

Publié le par kreizker

in "Le Matin Dimanche" (Suisse), 24 Octobre 2021

Extrait : 

«J’ai commencé à boire adolescent et j’ai tout de suite perçu le pouvoir de ce produit en termes de confiance en soi et d’aide à l’intégration. Il m’a semblé dans un premier temps que l’alcool pouvait m’aider à surmonter ce que je considérais comme un handicap, confie Jean-Pierre*, aujourd’hui à la retraite. Puis c’est devenu mon quotidien pendant quarante ans, avec jusqu’à une bouteille d’alcool fort par jour.» C’est alors le cercle vicieux qui referme son piège. L’alcool peut d’abord être perçu comme une sorte d’auto-traitement, déclenché par des situations qui sont autant de facteurs de risque. Parmi elles: phobie sociale, dépression, trouble anxieux, mais aussi niveau socio-économique, deuil, âge avancé… «La vulnérabilité de chacun est très personnelle, la part génétique n’explique qu’une partie des addictions», précise Daniele Zullino.

Jean-Pierre revient de loin. Après de multiples problèmes de santé, il est aujourd’hui totalement sobre et mesure pleinement l’impact de l’addiction qui «a mis en danger les fondements mêmes de [sa] vie». Famille, travail, santé, liens sociaux, aucun domaine n’est épargné. Pour le retraité, le bout du tunnel a pris l’apparence d’un groupe d’entraide d’Alcooliques Anonymes. «Le processus s’est fait en plusieurs étapes, mais lors de la première réunion, j’ai pris conscience que j’avais un trésor entre les mains, des outils qui allaient vraiment pouvoir m’aider.» Ces groupes de parole entre pairs, aussi appelés «traitements communautaires», se basent sur un programme d’actions en plusieurs étapes et un système de valeurs et de fraternité. Plusieurs études ont démontré l’effet bénéfique de ces groupes de soutien.

Publié dans articles sur AA

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