"Nivelles: trois ans avec sursis pour un incendie volontaire au boulevard Fleur de Lys"
in "L'Avenir" (Belgique), 3 Juin 2022
Condamné par défaut à trois ans pour avoir bouté le feu dans un immeuble, le prévenu fait opposition et obtient un sursis.
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 2019, les pompiers sont appelés pour un incendie dans le hall d’un immeuble à appartements du boulevard Fleur de Lys, à Nivelles. L’origine criminelle du sinistre, qui sera maîtrisé sans trop de souci, ne fait guère de doute.
Le feu a été bouté à un tas de déchets, et un homme a été filmé dans le hall, en train de manipuler une poubelle. Cet homme portait un uniforme correspondant au métier que Daniel, né en 1979, exerçait à l’époque. Ce suspect était l’ex-compagnon d’une dame habitant l’immeuble, et avec laquelle il y avait des soucis d’ordre financier après la séparation.
À l’époque, l’homme est aussi connu pour son alcoolisme. En février 2021, par défaut puisqu’il était absent à l’audience, il a écopé de trois ans ferme pour cet incendie volontaire.
Il a fait opposition à cette décision et est venu s’expliquer sur le banc des prévenus. Sans contester sa responsabilité: il avait beaucoup bu ce soir-là, comme trop souvent. Aujourd’hui, il est abstinent, fréquente les Alcooliques Anonymes et a retrouvé un travail.
Suite aux faits, il a passé trois semaines en prison avant de bénéficier d’un bracelet électronique. "Quand il est sorti, il est allé directement en cure et après un mois d’hospitalisation, il n’a plus jamais bu , a plaidé son avocate en espérant obtenir une suspension probatoire du prononcé. Aujourd’hui, Monsieur a retrouvé un travail, une compagne avec laquelle il vient d’emménager, et il contribue financièrement pour ses enfants. Il a tout à fait changé…"
«J’ai un trou noir»
Sur les faits eux-mêmes, Daniel n’a pas vraiment pu s’expliquer. Les images de vidéosurveillance prouvent que c’est bien lui qui a mis le feu durant la nuit à un immeuble habité, mais il n’en a plus aucun souvenir.
"J’ai un trou noir , a-t-il indiqué devant le tribunal. Honnêtement, je ne sais pas expliquer ce que j’ai fait. Je ne suis pas comme ça. Mettre le feu, mettre des personnes en danger, je ne me vois pas faire ça. J’ai une maladie, et je la traite. Je suis abstinent à vie…"
Le tribunal a rendu un jugement conforme aux réquisitions du ministère public: la peine de trois ans de prison est maintenue, vu la gravité des faits. Mais le prévenu obtient un sursis probatoire: il devra continuer à traiter son addiction à l’alcool.