"Chacun est libre de venir": comment cette association vient en aide aux proches des personnes alcooliques
in "Nice-Matin", 9 Novembre 2022
L’alcoolisme touche aussi les proches qui sont aux premières loges et sont souvent des victimes, eux aussi. L’association Al-Anon les aide à surmonter cette épreuve en libérant la parole.
L’association tient une réunion d’un peu plus d’une heure chaque semaine, tout au long de l’année. Le mercredi à Cagnes-sur-Mer et le jeudi à Nice.
Les personnes alcooliques ne sont pas les seules à avoir besoin d’aide. Quand une personne boit dans une famille, ce sont les proches qui trinquent. Et c’est face à ce constat que l’association Al-Anon a été créée, il y a environ 70 ans.
"Al" pour alcool et "Anon" pour anonyme. Car, comme chez les Alcooliques Anonymes, les personnes qui viennent aux réunions n’ont pas à décliner leur identité. Ce sont des anonymes qui viennent chercher du réconfort, une écoute et un soutien.
"Notre but est de venir en aide à l’entourage de la personne alcoolique grâce à nos groupes de parole où chacun peut partager son expérience, explique Ana (1), une sexagénaire qui fait partie de l’association depuis une vingtaine d’années. Et il n’y est nullement question de religion ou de politique."
"Se détacher avec amour"
L’association tient une réunion d’un peu plus d’une heure chaque semaine, tout au long de l’année. Le mercredi à Cagnes-sur-Mer et le jeudi à Nice.
"Il n’y a aucune adhésion, ni frais d’inscription, insiste Ana. Chacun est libre de venir. Certains viennent seulement une fois et on ne les revoit plus. D’autres sont là depuis des années. Les réunions sont ouvertes à tous ceux qui le souhaitent."
Si au départ elle venait pour les problèmes d’alcoolisme de son mari, aujourd’hui, elle a à cœur "de transmettre ce [qu’elle] a reçu".
Et d’ajouter: " Al-Anon n’est pas là pour apporter des solutions. Or de nombreuses personnes viennent à l’association pour faire arrêter l’autre de boire. Mais l’alcoolique doit toucher le fond pour remonter et faire le choix d’arrêter lui-même. Il faut alors se détacher avec amour."
Cela touche parfois un père, une mère, un mari, une conjointe ou une sœur. Les profils sont variés, autant que ceux des personnes qui poussent la porte de l’association.
Dominique (les prénoms ont été changés, Ndlr) va aux réunions depuis 16 ans. Al-Anon l’a aidé à sortir la tête de l’eau. "Je continuais à faire...Il fallait parer au plus pressé, protéger les enfants, faire parce qu’il faut le faire, sans se plaindre, ne rien dire et réussir à faire croire que tout va bien, se souvient-elle. Protéger aussi l’alcoolique pour qu’il garde son travail, qu’il donne le change. Voilà, j’avais tout mis sous le tapis et tout allait bien."
Une preuve de plus – s’il en fallait – que les proches sont eux aussi embarqués dans la spirale de cette addiction. Et la raison d’être de l’association qui œuvre, semaine après semaine, pour ceux qui souffrent dans l’ombre.
Savoir+
Le mercredi, à 20h, à l’église Notre-Dame de la Mer à Cagnes-sur-Mer. Le jeudi, à 19h30, à l’église du Sacré-Cœur, 22 rue de France à Nice. Renseignements au 06.81.46.96.47.