Liège : Nous avons assisté à une réunion des AA

Publié le par kreizker

in "La Meuse" (Belgique), 23 août 2014

 

Les A.A. – pour Alcooliques Anonymes – restent très méconnus au sein du grand public. Qu’y fait-on ? Qui fréquentent ces réunions ? Dans un souci d’ouverture, mais aussi de pédagogie et de prévention, les Alcooliques Anonymes ont organisé ce samedi à Herstal une réunion ouverte, à laquelle la presse était conviée. Une première en Wallonie. Reportage.

 

Ils s’appellent Jean-Yves, Annette, Dominique, Martine, Adrien. Ils représentent toutes les tranches d’âge et proviennent de milieux socio-économiques différents. A priori, ils n’ont aucun point en commun. Sauf un : celui d’avoir une addiction liée à l’alcool. Pour guérir, tous ont choisi de participer aux réunions des Alcooliques Anonymes, que les plus pudiques préfèrent appeler A.A.

Là, chacun peut parler de son histoire. De son parcours, de ses propres problèmes. Sans avoir à craindre d’être jugé. Car tous ceux qui écoutent souffrent du même mal.

Tous n’ont pas leur courage : celui de pousser les portes d’une telle ASBL. La fréquenter peut être une gêne pour certains. Pourtant, les résultats sont remarquables. Comme Jean-Yves, qui « préside » la réunion de samedi. Lui-même alcoolique, il rappelle que le seul critère pour participer aux réunions est d’avoir le «  profond désir d’arrêter de boire  ».

Ce désir, David l’a eu il y a un peu plus de quatre mois de cela. «  Il y a cinq mois, l’alcool m’a amené à l’hôpital. Je souffrais d’une grave intoxication alcoolique et médicamenteuse qui a failli me coûter la vie. Grâce à un ami, j’ai commencé à fréquenter les réunions A.A. Là, j’ai découvert que des gens vivaient la même chose que moi. Et on se rend compte que l’on n’est pas seul, qu’on peut être compris et aidé. » Résultat : «  Ma vie a complètement changé. Cela fait quatre mois que je m’abstiens. Je n’ai jamais été aussi bon dans mon boulot et j’ai élargi mon cercle d’amis.  »

 

BELGIQUE 557 liège

La réunion ouverte s’est tenue ce samedi, à la Charlemagn’Rie à Herstal.

 

Juste à côté se trouvent deux dames d’un certain âge. Elles ne sont pas membres des Alcooliques Anonymes, mais bien des Al-Anon. Une autre association, qui aide les personnes dont des parents, des enfants ou des proches ont des problèmes d’alcool. Car elles aussi traversent des moments difficiles. «  Nous, notre obsession, c’est l’alcool de l’autre. Alors on essaye de vider les bouteilles, etc. Mais ça ne marche pas. Ici, nous avons nos réunions aussi, où l’on nous apprend que l’alcoolisme est une maladie, qu’on doit accepter que la personne qu’on aime est malade et qu’on ne sait rien faire. Et que l’on doit dès lors réapprendre à s’occuper de nous-mêmes. »

Pour Didier, administrateur régional des A.A., cette ouverture d’une réunion permet de faire comprendre que les Alcooliques qui sont présents, s’ils sont anonymes, ne sont pas invisibles. « Tout en ayant un rôle préventif, à l’attention des plus jeunes, pour qu’ils comprennent les problèmes que l’alcool peut engendrer. »

Pour l’anecdote, la première réunion A.A. en région liégeoise s’est tenue en 1960. Un lendemain de festivités du 15 août.

BELGIQUE 558 herstal

 


 

in "La DH" (Belgique), 24 août 2014 (extrait)

 

BELGIQUE 558b herstal

 

"Bonjour, je m’appelle Jean-Pierre et je suis un alcoolique." La discussion est lancée… par le modérateur, lui-même ancien alcoolique qui s’assume. Bien que Jean-Pierre ait l’air d’en avoir fini avec l’alcool depuis longtemps, il continue à venir ici très régulièrement. Ici, c’est une rencontre des alcooliques anonymes qui, ce samedi 23 août, ouvrait exceptionnellement ses portes à Herstal (Liège). Et ici, les gens n’ont pas honte de leur addiction, bien au contraire, ils l’assument et en parlent... enfin ! C’est la première étape d’un cheminement indispensable et salvateur…

 

Si intéressé(e) par la reproduction de cet article, faire la demande via la fonction "Ecrire un commentaire" de l'article, en laissant votre adresse mail. 

Publié dans AA Belgique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article