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Alcooliques anonymes : une matinée émouvante

Publié le par kreizker

in "La Nouvelle Républiqué", 19 novembre 2012

 

Le congrès national des Alcooliques anonymes s’est tenu à Joué-lès-Tours. Témoignages poignants, communions et encouragements au rendez-vous.

Après une journée et demi de congrès, les 700 participants aux rencontres nationales des Alcooliques anonymes sont repartis enchantés. Il faut dire que le week-end a été dense et très émouvant pour les AA venus de toutes les régions de France.
Le comité d'organisation de la région Centre a bien fait son travail en accueillant les participants à l'espace Malraux, à Joué-lès-Tours. Des ateliers ouverts à tous ont été proposés aux Amis AA mais aussi aux autres (lire NR Dimanche du 18 novembre  http://0z.fr/jLTw9 ). Ceux qui se sentent touchés par la maladie ou des proches d'alcooliques ont ainsi pu prendre des contacts et se familiariser avec les concepts des AA.

 

FRANCE 2012

Le congrès des Alcooliques anonymes a réuni plus de 700 personnes à l'espace Malraux

 

L'écoute, le dialogue y sont très présents. « Mais, il y a aussi l'action qui est très importante dans le processus de reconstruction, a expliqué Éveline. Si la personne malade n'est pas prête à s'en sortir, à faire des choses pour elle et pour les autres, elle n'y parviendra pas. »
Dimanche matin, dernier grand moment avant la fin du congrès : une réunion plénière, au nom prometteur « Plus jamais seul », a réuni tous les Amis AA. C'est le temps des témoignages et des remerciements. Jusqu'à celui d'un jeune homme qui demande à prendre la parole : « Bonjour, les Amis. Je m'appelle Antoine et je suis alcoolique. Je suis très heureux d'entamer mon deuxième jour d'abstinence avec vous, les Amis. » Applaudissement et ovation dans la salle.
La hola arrive ensuite : on demande aux personnes abstinentes depuis 24 heures ou moins de se lever. Antoine se lève. Applaudissements à nouveau. Puis doivent se lever les personnes qui ont entre 24 heures et 10 jours d'abstinence. Quelques personnes se dressent. Toujours les applaudissements. Le compteur s'égrène jusqu'aux 45 ans d'abstinence. Les bravos fusent ; les larmes coulent.
La force des AA est dans la communion. L'envie de s'en sortir et de ne jamais laisser un Ami sur le bord de la route.

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"L'espoir au congrès des Alcooliques anonymes "

Publié le par kreizker

in "La Nouvelle République", 18 novembre 2012

 

Plus de 700 participants se retrouvent ce week-end à Joué-lès-Tours, pour le congrès annuel des Alcooliques anonymes. Les ateliers sont ouverts à tous.

L'entraide, l'écoute et l'ouverture aux autres ont un sens chez les Alcooliques anonymes (AA). C'est le message clair que veulent donner les AA en congrès national ce week-end à l'espace Malraux à Joué-lès-Tours.

Plus de 700 personnes participent à ces journées rythmées par des ateliers présentant la méthode des AA, les concepts en général, l'anonymat ou encore la joie de vivre.
Bien sûr, les témoignages sont particulièrement forts et émouvants. La parole est la force des AA. « On se retrouve ici pendant ces deux jours, explique Brigitte, aux AA depuis une dizaine d'années. Nous partageons nos expériences. Des anciens, des tout nouveaux, ceux qui consomment encore sont là et expliquent leurs parcours, leurs angoisses. »

 

FRANCE 123  

Des livres, très souvent de témoignages, sont tenus à la disposition de tous dans le hall de l'espace Malraux.

 

Réapprendre à vivre en société

Les thèmes abordés lors des ateliers touchent également beaucoup au renouvellement personnel : « Avec cette maladie, on s'est dégradés physiquement bien sûr mais aussi psychologiquement, spirituellement. Avec les AA, on essaye de trouver une expérience pour réapprendre à vivre et l'envie d'être en société. »
Le congrès des AA est ouvert à tous : « Si on ne fait pas partie des Alcooliques anonymes, continue Brigitte, on peut assister aux ateliers. On peut même participer ou pas. »
Aujourd'hui, dimanche de 10 h à midi, une réunion plénière est organisée dans l'auditorium de l'espace Malraux. « Des témoignages vont ponctuer cette réunion. C'est très émouvant. Quand je suis arrivée aux AA, il y a 13 ans, il y avait un ami qui fêtait ses 26 ans d'abstinence et je me suis demandé pourquoi rester aux AA après tant d'années. Aujourd'hui, j'ai compris : les AA, c'est une école de vie. Les anciens sont là pour accueillir les autres. Voir quelqu'un de bien rétabli, c'est un message très positif. »
Hier soir, c'était dîner et soirée dansante pour tous les participants. Et même à cette heure tardive, pour ceux qui le désiraient, des ateliers étaient mis en place. L'écoute, toujours l'écoute.

 


 

 

congres 2012

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Eveline, alcoolique anonyme : " Un verre et tout peut basculer "

Publié le par kreizker

in "La Nouvelle République", 14 novembre 2012

 

Depuis 24 ans, Eveline ne boit plus. Sauvée par les réunions des Alcooliques anonymes, elle est devenue présidente régionale de l’association.

J'ai rencontré l'alcool tardivement, à 35 ans. Avant, je ne buvais presque jamais d'alcool. J'en avais même horreur. Pour lutter contre la fatigue, alors que je travaillais pour mon entreprise de 7 h du matin à 20 h le soir, un médecin m'a prescrit une teinture mère, à base d'alcool. Un macérat glycériné, pas désagréable du tout. J'ai senti que quelques gouttes me faisaient du bien. J'ai bu la moitié du flacon… puis plus. J'ai commencé à boire à l'extérieur. Grâce à l'alcool, je changeais de personnalité, j'étais plus libérée. Je buvais surtout des alcools blancs, parce qu'on ne voit pas ce que c'est. »


« Au bout de trois ans, il fallait que je boive dès que je me levais le matin. J'ai bu de l'alcool à 90 °. J'ai fait des comas éthyliques. Un jour, je me suis même évanouie dans un magasin avec mon fils de quatre ans. J'étais accro. J'ai fait aussi une tentative de suicide, à 38 ans. Je ne pouvais pas vivre sans alcool, je ne pouvais pas m'arrêter de boire. Je me sentais inutile. Je n'avais plus aucun respect pour moi-même…

« Un jour, je m'en souviens très bien, j'ai lu un article dans le magazine Marie-Claire. C'était le témoignage d'une femme. Je me suis immédiatement reconnue. Il y avait en bas de page l'adresse des Alcooliques anonymes, à Paris. J'ai appelé le numéro indiqué. Je sentais que je devais le faire. C'était le 30 avril 1989. Le lendemain, le 1er mai, je suis allée à une réunion dans le Var, où j'habitais alors. J'ai été accueillie par trois hommes, dans la quarantaine comme moi. Depuis plusieurs années, ils ne buvaient plus. Ils m'ont dit comment ils s'en étaient sortis. Ce fut le déclic. »

 

Eveline-alcoolique-anonyme 

Pour ne pas replonger dans l'alcoolisme, il faut savoir dire " non " au moindre verre.


Soutenue par l'écoute de ses amis AA lors de ces réunions où elle allait plusieurs fois par semaine, Eveline n'a depuis cette époque plus bu une goutte d'alcool. « Une heure à la fois, un jour à la fois. L'abstinence doit être totale, sinon on rechute. Quand on s'arrête de boire, on garde son capital d'alcool. Au moindre verre repris, on passe un cran. Il faut seulement accepter le constat de la maladie et se soigner. »

 

 

700 Alcooliques anonymes à l'espace Malraux

Samedi 17 et dimanche 18 novembre, les Alcooliques anonymes tiendront leur congrès national annuel à l'espace Malraux, à Joué-lès-Tours. 700 personnes venues de toute la France sont déjà inscrites pour ces journées marquant le 52e anniversaire de la création en France des Alcooliques anonymes, groupes de réunions d'entraide nés dans les années 30 aux États-Unis.

De nombreux membres viendront de la région Centre, où 13 groupes sont recensés, dont trois en Indre-et-Loire (Chambray, Tours, Loches). Ces journées ont pour thème « Le désir de vivre ». Les participants réfléchiront par ateliers thématiques auxquels participeront plusieurs professionnels de l'addictologie.

Samedi 17, de 9 h à 22 h, et dimanche 18 novembre, de 10 h à 12 h, espace Malraux, Joué-lès-Tours. Entrée gratuite, ouverte à tous. www.alcooliques.anonymes.fr ; écoute 24 h/24, 7 jours sur 7 : 0820.32.68.83.

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RADIO belge : BACLOFENE & membres AA

Publié le par kreizker

Emission “TRANSVERSALES”  - RTBF 1°

de 12.00 à 13.00  samedi 10 novembre  2012

 

 baclofene

Le Baclofène : interviews de spécialistes français et belges, dont le Pr. de Timary, et quelques membres AA (groupe AA de 1160 Bruxelles)

 

 

 

in "Pulsations", publication des HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève) - mai 2011

Interview du Pr. de Timary, à l'occasion de la  7° journée genevoise d'addictologie (24 mars 2011)

 

L'alcoolique face à ses émotions

Le patient alcoolique est démuni face aux situations émotionnelles. Pour lui, il est plus facile de boire afin de supprimer l’émotion que de la gérer.

L’alcoolisme est une problématique émotionnelle complexe. C’est ce que constate le psychiatre belge Philippe de Timary, responsable d’une unité d’alcoologie aux cliniques Saint-Luc à Bruxelles et chercheur à l’Université catholique de Louvain.

 

Gérer ses émotions, est-ce problématique pour les alcooliques ?

Oui. La question de la régulation émotionnelle est essentielle. C’est-à-dire la capacité de faire face à ses émotions. On constate que les patients alcooliques sont très démunis face aux situations émotionnelles. Ils boivent pour les supprimer car ils ne savent pas comment les appréhender.

 

Ce besoin compulsif lié à l’addiction fait donc office de régulateur ?

La tendance compulsive à se tourner vers la boisson alcoolisée, nommée craving dans le jargon des addictologues, est contrôlée par des systèmes complexes. Mais on sait qu’elle est générée par des émotions, positives ou négatives. Il existe vraiment un lien entre l’affectivité et la compulsion. La plupart des alcooliques ont une intelligence émotionnelle moins développée. Leur réponse aux affects négatifs qui les assaillent est le craving. Le produit toxique, quel qu’il soit, a pour but d’éviter les effets négatifs des émotions. Lorsque l’addiction est installée, l’alcoolique boit pour supprimer des émotions qu’il n’est plus capable de gérer. Boire permet de lever ces affects négatifs, mais la boisson n’améliore pas sa situation, et bien souvent ce sera pire après. Car la consommation d’alcool ne résout évidemment pas les situations émotionnelles difficiles, mais elle va en plus provoquer des états émotionnels négatifs. Cette illusion qu’entretient l’alcool induit donc un cercle vicieux.

 

Comment l’alcoolique perçoit-il les autres ?

Outre cette difficulté à gérer ses propres émotions, l’alcoolique perçoit celles des autres de manière biaisée et cela affecte ses relations interpersonnelles. Il souffre par exemple d’une grande sensibilité à l’ostracisme et se sent donc facilement rejeté. Ou alors, il attribue trop facilement de la colère à l’autre. Grâce aux progrès neurologiques, on sait que l’alcool affecte progressivement le système nerveux, d’où ce déficit de l’interprétation des émotions d’autrui. Dans mon unité d’alcoologie, j’ai été confronté à des patients qui pensaient que j’étais en colère contre eux. Cette constatation clinique m’a fait progresser dans ma recherche. Il est toujours important de croiser un regard scientifique et un regard clinique sur la question des émotions. Les observations scientifiques nous amènent aussi à changer notre style relationnel à leur égard, à être attentif à la manière dont ils nous perçoivent et à ne pas prendre leurs réactions au premier degré lorsqu’ils nous sentent en colère ou se sentent rejetés.

 

Philippe de TIMARY

Professeur  Philippe de Timary

 

Vous dites que l’accès aux soins n’est pas aisé. Pourquoi ?

Dans un exposé aux HUG, j’ai proposé cette phrase, provocatrice mais vraie : « Qui soigne les alcooliques ? La plupart du temps, personne… » Des études montrent que, bien que l’alcoolisme soit une pathologie chronique, les gens qui en souffrent n’arrivent à l’hôpital que dans des situations d’urgence, en phase de détresse aiguë. Il existe une difficulté réelle d’accès aux soins pour ces patients qu’il faut littéralement aller chercher pour leur permettre d’accéder à des soins. Seuls 20% des alcooliques ont accès à une forme d’aide, et encore, le plus souvent pas directement dans des services spécialisés.

 

Est-ce dû aussi au déni propre à cette dépendance ?

Oui. Accepter de se faire aider signifie pour eux avoir dépassé la phase de déni propre à l’alcoolique, qui ne se reconnaît pas comme malade et ne veut pas voir la réalité et la gravité de son état. Il ne demande pas d’aide, est souvent déprimé, désinhibé, honteux, souffrant d’une faible estime de lui. Et l’isolement social lié à la stigmatisation des malades psychiatriques dépendants n’arrange pas les choses. L’alcoolique comprend ou accepte la nécessité de changement quand c’est déjà très tard car il est incapable d’anticiper.

 

Comment traiter les alcooliques qui le veulent bien ?

Une fois pris en charge par une unité spécialisée, le sevrage puis l’abstinence jouent un rôle positif pour certains patients. Je pense qu’il faut leur proposer de nouvelles approches qui tiennent compte de cete tendance à se sentir exclu et les aide à développer leurs capacités de régulation des émotions. Dans le cadre d’un travail psychothérapeutique qui renforcera leur conscience de soi et leur intelligence émotionnelle, l’objectif sera de renforcer la capacité des alcooliques à modérer leurs émotions et à y faire face.

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