in "L'Oeil Régional", 3 décembre 2011
Alcooliques anonymes 45 ans dans la Vallée
Les Alcooliques anonymes de la région de Belœil–Mont-Saint-Hilaire célèbrent en décembre 45 ans de présence dans la région. Pour l’occasion, trois alcooliques ont accepté de parler de leur association afin d'aider d'autres hommes ou femmes souffrant d'alcoolisme.
En effet, si cette association est anonyme, elle doit tout de même être suffisamment connue pour que les alcooliques puissent s'y référer. Surtout sachant que l’alcoolisme est une maladie qui affecte environ 10 % de la population.
Le bas fond
La majorité des membres des AA se retrouvent à une réunion après avoir atteint «le bas fond». Cette situation de souffrance extrême est souvent nécessaire pour que l'alcoolique choisisse de chercher de l'aide.
Les AA n'incitent personne à adhérer à leur mouvement. Il n'y a pas non plus de sanction pour quelqu'un qui ne respecterait pas les valeurs de l'association. «L'autorité, c'est la peur ou le danger de retomber», diront les membres.
Cette peur de se remettre à boire est toujours présente, même après 15, 20 ou 30 ans de sobriété. «Si tu sais quand tu prends ton premier verre, tu ne sais jamais quand tu prends le dernier», explique un homme qui a vécu l’expérience.
Pour garder le cap, les AA misent sur une approche spirituelle et sur l'entraide entre les membres. Cette particularité a d'ailleurs été visible tout au long de l'entretien; les trois hommes comptaient vraisemblablement les uns sur les autres, en plus de partager une certaine complicité. «On se crée vite un réseau d'amis», affirme même l'un d'eux.
Trois AA de la région ont accepté de parler avec la journaliste de leur association qui compte 45 ans de présence dans la Vallée.
«Une gang parmi tant d'autres»
Un des hommes qualifiera les AA d’une «gang», pas si différente d’autres groupes dont les membres se réunissent pour partager une expérience, une passion ou, dans ce cas, une maladie.
Les AA se concentrent sur les problèmes de consommation d'alcool avant tout, et non d'autres dépendances. Certains, qui sont du mouvement depuis un moment, constatent une augmentation de problèmes multiples de toxicomanie. Les groupes d'Alcooliques anonymes sont prêts à aider tous les dépendants, mais ceux-ci doivent parler d'abord d'alcoolisme.
Dans la région, les premières réunions ont eu lieu il y a 45 ans, dans l'ancienne bibliothèque de Belœil. Celles-ci réunissaient entre 200 et 300 personnes par semaine. La diffusion du mouvement avec les années fait en sorte qu'une soixantaine de membres se rencontrent actuellement tous les dimanches.
Les réunions des AA peuvent être ouvertes, c'est-à-dire accessibles au public et aux proches, ou fermées, pour ne rassembler que des membres dans une plus grande intimité. «Il y a beaucoup de bonne humeur dans les réunions», indiquent les membres. Et celles-ci sont de différents formats et types, de sorte qu’il y en a pour tout le monde.
Plusieurs rencontres ont lieu tous les jours, dans diverses municipalités de la Vallée-du-Richelieu. Pour connaître les divers points de rencontre, il est possible de contacter l’association au 450.670.9480 ou au 514.376.9230.