Angèle 65 ans, alcoolique abstinente : « J’ai bu tout mon temps libre durant des années ! »

Publié le par kreizker

in "La Voix du Nord" (France), 26 novembre 2023

Angèle est originaire de Picardie. Elle participait, ce week-end, au 63e congrès national des Alcooliques, à Artois Expo (Saint-Laurent-Blangy). Voici le poignant récit de sa résilience…

Angèle (prénom d’emprunt) a aujourd’hui 63 ans. Cela fait vingt ans qu’elle n’a pas bu une goutte d’alcool.

Angèle (prénom d’emprunt) a aujourd’hui 63 ans. Cela fait vingt ans qu’elle n’a pas bu une goutte d’alcool.

Cela m’aidait et je tenais très bien l’alcool. Puis j’ai eu un mon premier enfant. J’avais un boulot stressant de cadre dans l’informatique. Un jour je me suis vu boire une gorgée de vin apéritif au goulot, en plein après-midi. Je n’étais plus dans l’alcool convivial. Cela a été très progressif. Je n’avais pas de très gros problèmes pour justifier ça mais c’était un refuge et je buvais seule, en douce, je cachais les bouteilles. Lorsque j’ai eu mon deuxième enfant, pour éviter de le contaminer, j’aurais pu m’arrêter de boire. Mais au lieu de cela, j’ai arrêté d’allaiter.

J’ai pensé ensuite qu’en arrêtant de travailler je pourrais cesser de boire. Mais cela s’est aggravé. J’ai bu tout mon temps libre. Rétrospectivement je constate les dégâts : j’ai conduit en état d’ivresse avec les enfants à l’arrière. Je n’ai pas vu les premiers pas de mon fils. J’ai même pensé à mettre fin à mes jours… »

Plus de vingt ans d’abstinence !

À 43 ans, Angèle débute son sevrage. C’est son mari qui lui suggère de rejoindre les Alcooliques Anonymes

"Désormais, tu fais ce que tu veux, plus besoin de cacher les bouteilles". La première réunion m’a paru étrange mais j’ai trouvé des gens souriants autour d’une table. Et des femmes qui avaient eu le même parcours que moi. J’ai enfin compris que je pouvais agir sur moi, que tout allait venir de moi. Il m’a fallu deux cures et surtout le soutien des Alcooliques Anonymes pour comprendre qu’on peut être heureux sans alcool.

L’alcoolisme, c’est un peu comme le diabète. Un diabétique apprend à ne plus manger sucré. Un alcoolique a simplement à se passer d’alcool. Pour moi ce n’est pas une boisson, c’est un produit. Un produit parce que j’en avais besoin, parce qu’il a agi comme une drogue sur moi. »

Des Alcooliques Anonymes, qui tiennent aussi à être visibles, en congrès à Artois Expo

Pour Marion Acquier, psychologue et présidente nationale des Alcooliques anonymes, l’association aide les personnes addicts à se prendre en main et à commencer un parcours d’abstinence. La moyenne de l’abstinence est de dix ans dans l’association qui regroupe en France 516 groupes de parole sans compter les groupes en ligne, soit plus de 6 000 membres. Dans le monde, l’association est présente dans 180 pays et compte plus de 2 millions de membres.

Publié dans AA france

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