“ Trop longtemps, l’alcool a piloté toute ma vie ”
in "La Nouvelle République" (France), 12 février 2018
Le groupe des Alcooliques Anonymes de Blois a 30 ans. Il apporte une aide précieuse aux personnes dépendantes qui ne savent plus comment s’en sortir.
Chaque mardi, à 20 heures, ils sont une dizaine à se rendre à la réunion hebdomadaire des Alcooliques Anonymes au 11 rue Sourderie dans le quartier Vienne. Quelques-unes de ces réunions sont ouvertes à tous (le 1er mardi du mois) et d’autres réservées aux malades (les autres mardis). Il y a les habitués de longue date et d’autres qui découvrent ce lieu d’échange où la parole tente difficilement de se libérer.
La seule solution c’est l’abstinence« Tout le monde est évidemment le bienvenu, confie le président. Il y en a qui viennent pour maintenir le contact même s’ils ont arrêté de boire. Et il y a ceux qui sont tombés dans l’alcool et qui n’en peuvent plus. »
Il faut généralement du temps avant d’oser pousser la porte de l’association dans la mesure où la prise de conscience est souvent tardive. « Ce qui finit par les décider, c’est le sentiment obsédant de ne plus pouvoir en sortir. Nous les accueillons toujours généreusement. Ce qui les rassure, c’est d’être protégés par l’anonymat et de rencontrer des gens autour d’une même table qui ont le même problème qu’eux. »
Chaque réunion est organisée autour d’une thématique en lien avec la maladie, le mode de vie et le programme de rétablissement de chacun. Il en ressort une seule conclusion : seule l’abstinence permet de sortir de l’alcoolisme. Les nouveaux venus apprennent vite qu’on n’accepte jamais un verre simplement pour faire plaisir. « Moi aussi j’ai cru qu’il me suffirait de moins boire, témoigne le président.Avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un leurre. »
Lui est tombé dans l’alcool très jeune. De consommateur festif comme il se décrit, il est progressivement devenu un buveur de plus en plus assidu. « Au départ, c’était le week-end puis cela a débordé sur les jours de la semaine. L’alcool agissait comme un stimulant. Il m’apportait un coup de fouet. Mais je n’ai pas tardé à payer la facture car la dépendance est arrivée rapidement. »
Une première fois il s’est arrêté de boire quand il avait 38 ans mais pour rechuter quelques années plus tard. « L’alcool laisse des traces indélébiles dans le cerveau. On ne s’en débarrasse pas. Il suffit d’un verre pour retomber dans l’addiction. Sur le plan physique, ça se règle assez vite mais psychologiquement, c’est plus compliqué. »
Lorsqu’il est venu frapper à la porte des Alcooliques Anonymes, il se souvient qu’il s’agissait d’une véritable question de survie. « J’aurais pu tout perdre car trois horizons s’offraient à moi : la prison, l’hôpital ou le cimetière. J’avais le sentiment de ne plus rien maîtriser de ma vie, que c’était l’alcool qui pilotait tout. Grâce à l’association, j’ai compris que je n’étais pas tout seul. »
S’il a retrouvé une vie normale, il reste cependant prudent sur l’avenir, sachant pertinemment que son combat ne peut être définitivement gagné. « Aujourd’hui, je suis sûr de ne plus boire mais demain, je n’en sais rien. Ça me va de fonctionner ainsi. »
La seule solution c’est l’abstinence« Tout le monde est évidemment le bienvenu, confie le président. Il y en a qui viennent pour maintenir le contact même s’ils ont arrêté de boire. Et il y a ceux qui sont tombés dans l’alcool et qui n’en peuvent plus. »
Il faut généralement du temps avant d’oser pousser la porte de l’association dans la mesure où la prise de conscience est souvent tardive. « Ce qui finit par les décider, c’est le sentiment obsédant de ne plus pouvoir en sortir. Nous les accueillons toujours généreusement. Ce qui les rassure, c’est d’être protégés par l’anonymat et de rencontrer des gens autour d’une même table qui ont le même problème qu’eux. »
Chaque réunion est organisée autour d’une thématique en lien avec la maladie, le mode de vie et le programme de rétablissement de chacun. Il en ressort une seule conclusion : seule l’abstinence permet de sortir de l’alcoolisme. Les nouveaux venus apprennent vite qu’on n’accepte jamais un verre simplement pour faire plaisir. « Moi aussi j’ai cru qu’il me suffirait de moins boire, témoigne le président.Avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un leurre. »
Lui est tombé dans l’alcool très jeune. De consommateur festif comme il se décrit, il est progressivement devenu un buveur de plus en plus assidu. « Au départ, c’était le week-end puis cela a débordé sur les jours de la semaine. L’alcool agissait comme un stimulant. Il m’apportait un coup de fouet. Mais je n’ai pas tardé à payer la facture car la dépendance est arrivée rapidement. »
Une première fois il s’est arrêté de boire quand il avait 38 ans mais pour rechuter quelques années plus tard. « L’alcool laisse des traces indélébiles dans le cerveau. On ne s’en débarrasse pas. Il suffit d’un verre pour retomber dans l’addiction. Sur le plan physique, ça se règle assez vite mais psychologiquement, c’est plus compliqué. »
Lorsqu’il est venu frapper à la porte des Alcooliques Anonymes, il se souvient qu’il s’agissait d’une véritable question de survie. « J’aurais pu tout perdre car trois horizons s’offraient à moi : la prison, l’hôpital ou le cimetière. J’avais le sentiment de ne plus rien maîtriser de ma vie, que c’était l’alcool qui pilotait tout. Grâce à l’association, j’ai compris que je n’étais pas tout seul. »
S’il a retrouvé une vie normale, il reste cependant prudent sur l’avenir, sachant pertinemment que son combat ne peut être définitivement gagné. « Aujourd’hui, je suis sûr de ne plus boire mais demain, je n’en sais rien. Ça me va de fonctionner ainsi. »
Février 1976 : Clarence SNYDER fête son 41° anniversaire de sobriété
A Orlando - Floride
11 février 1938 : Clarence Snyder (26 décembre 1902 - 22 mars 1984) ("le brasseur domestique" dans les 1ère, 2ème et 3ème éditions du Big Book) boit son dernier verre.