Eveline, alcoolique anonyme : " Un verre et tout peut basculer "

Publié le par kreizker

in "La Nouvelle République", 14 novembre 2012

 

Depuis 24 ans, Eveline ne boit plus. Sauvée par les réunions des Alcooliques anonymes, elle est devenue présidente régionale de l’association.

J'ai rencontré l'alcool tardivement, à 35 ans. Avant, je ne buvais presque jamais d'alcool. J'en avais même horreur. Pour lutter contre la fatigue, alors que je travaillais pour mon entreprise de 7 h du matin à 20 h le soir, un médecin m'a prescrit une teinture mère, à base d'alcool. Un macérat glycériné, pas désagréable du tout. J'ai senti que quelques gouttes me faisaient du bien. J'ai bu la moitié du flacon… puis plus. J'ai commencé à boire à l'extérieur. Grâce à l'alcool, je changeais de personnalité, j'étais plus libérée. Je buvais surtout des alcools blancs, parce qu'on ne voit pas ce que c'est. »


« Au bout de trois ans, il fallait que je boive dès que je me levais le matin. J'ai bu de l'alcool à 90 °. J'ai fait des comas éthyliques. Un jour, je me suis même évanouie dans un magasin avec mon fils de quatre ans. J'étais accro. J'ai fait aussi une tentative de suicide, à 38 ans. Je ne pouvais pas vivre sans alcool, je ne pouvais pas m'arrêter de boire. Je me sentais inutile. Je n'avais plus aucun respect pour moi-même…

« Un jour, je m'en souviens très bien, j'ai lu un article dans le magazine Marie-Claire. C'était le témoignage d'une femme. Je me suis immédiatement reconnue. Il y avait en bas de page l'adresse des Alcooliques anonymes, à Paris. J'ai appelé le numéro indiqué. Je sentais que je devais le faire. C'était le 30 avril 1989. Le lendemain, le 1er mai, je suis allée à une réunion dans le Var, où j'habitais alors. J'ai été accueillie par trois hommes, dans la quarantaine comme moi. Depuis plusieurs années, ils ne buvaient plus. Ils m'ont dit comment ils s'en étaient sortis. Ce fut le déclic. »

 

Eveline-alcoolique-anonyme 

Pour ne pas replonger dans l'alcoolisme, il faut savoir dire " non " au moindre verre.


Soutenue par l'écoute de ses amis AA lors de ces réunions où elle allait plusieurs fois par semaine, Eveline n'a depuis cette époque plus bu une goutte d'alcool. « Une heure à la fois, un jour à la fois. L'abstinence doit être totale, sinon on rechute. Quand on s'arrête de boire, on garde son capital d'alcool. Au moindre verre repris, on passe un cran. Il faut seulement accepter le constat de la maladie et se soigner. »

 

 

700 Alcooliques anonymes à l'espace Malraux

Samedi 17 et dimanche 18 novembre, les Alcooliques anonymes tiendront leur congrès national annuel à l'espace Malraux, à Joué-lès-Tours. 700 personnes venues de toute la France sont déjà inscrites pour ces journées marquant le 52e anniversaire de la création en France des Alcooliques anonymes, groupes de réunions d'entraide nés dans les années 30 aux États-Unis.

De nombreux membres viendront de la région Centre, où 13 groupes sont recensés, dont trois en Indre-et-Loire (Chambray, Tours, Loches). Ces journées ont pour thème « Le désir de vivre ». Les participants réfléchiront par ateliers thématiques auxquels participeront plusieurs professionnels de l'addictologie.

Samedi 17, de 9 h à 22 h, et dimanche 18 novembre, de 10 h à 12 h, espace Malraux, Joué-lès-Tours. Entrée gratuite, ouverte à tous. www.alcooliques.anonymes.fr ; écoute 24 h/24, 7 jours sur 7 : 0820.32.68.83.

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