"La parole pour vivre l’alcoolisme d’un proche"

Publié le par kreizker

in "La Nouvelle République" (France), 27 avril 2018

Le groupe Al-Anon permet aux proches d’alcooliques de partager leur expérience.

Le groupe Al-Anon permet aux proches d’alcooliques de partager leur expérience.

Le groupe Al-Anon a fêté ses neuf ans d’existence à Romorantin, mercredi. Une fraternité utile pour l’entourage des alcooliques.

 
Un malade boit, cinq personnes souffrent. Les conflits, les difficultés croissantes finissent par affecter petit à petit l’entourage, l’alcoolisme est un mal familial. C’est le constat dressé par Al-Anon, une association constituée pour aider la famille et les amis des malades souffrant d’alcoolisme. Le groupe de Romorantin a fêté, mercredi soir, ses neuf années d’existence. 
Une petite dizaine de membres réunis autour de la table. « J’ai vu dans cette salle des gens changer en mieux, le groupe est porteur », raconte une des fondatrices. Al-Anon, nom dérivé des premières syllabes d’Alcooliques Anonymes, fonctionne sur le même concept des AA ou narcotiques anonymes avec une succession d’étapes à accomplir. La première des douze étapes est d’avouer son impuissance face à l’alcool. « Quand on vit avec un alcoolique, on veut tout contrôler, on veut empêcher son mari de boire, on cherche les bouteilles, c’est une angoisse… Ici, j’ai appris à vivre et laisser vivre. »

Pas de solution miracleAutour d’un café ou d’un thé, les participants témoignent, partagent leur expérience. Avec le sacro-saint principe de l’anonymat. « Parler c’est rompre l’isolement de la maladie, c’est salvateur. Les autres ont souffert et ont vécu les mêmes choses que nous. Il n’y a pas mieux comme interlocuteur qu’une personne touchée par la maladie. » 
Les réunions sont des points de repères dans le quotidien pour ces proches d’alcooliques. « Le groupe a été ma bouée, ma bulle d’oxygène, sans elle je me serais noyée. J’arrive parfois fatiguée en réunion, mais je repars toujours avec des valises d’énergie. »
Si les membres de la fraternité ont une approche spirituelle, il n’y a pas de solution miracle. « Les nouveaux pensent venir chercher des clés ou des solutions pour changer la personne malade. Mais il faut d’abord se recentrer sur soi », explique une participante. « Le programme m’a permis de me regarder en face, si je suis avec une personne malade, c’est que j’avais aussi besoin d’aide, j’ai pris conscience que j’étais aussi malade des émotions. Il faut apprendre à penser d’abord à soi, ce n’est pas facile à entendre, mais pourtant la méthode marche. »

Le groupe se réunit tous les premiers mardis de chaque mois à Valençay (Indre), à la maison de retraite du Nahon, et les 2e, 3e et 4e mercredis de chaque mois à Romorantin, 32, place de la Paix.

Publié dans ALANON ALATEEN

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