"Mon fils est prisonnier de l'alcool"

Publié le par kreizker

in "Le Pélerin" (France), 2 Mars 2024

"Mon fils est prisonnier de l'alcool"

Mon fils est prisonnier de l'alcool

Bertrand, 50 ans, est père d'une fille de 13 ans, née de son union avec Séverine, avec laquelle il a vécu en couple vingt-cinq ans durant. Son addiction à l'alcool l'a désocialisé et il a fini par perdre son emploi. Bien qu'ayant été suivi par un psychologue, il a recommencé à boire et cherche à s'isoler. Cela fait un an que sa compagne l'a quitté. Se sentant impuissante à lui venir en aide, elle ne supportait plus de le voir s'alcooliser. Je ne sais pas quelle attitude adopter vis-à-vis de lui. Pierre

Votre fils souffre non seulement d'une rechute mais aussi de ses conséquences : la fin de sa vie de couple, la perte de son emploi ainsi que de la confiance de personnes qui pouvaient et voulaient l'aider. Vous-même vous trouvez désemparé, Pierre. Vous pourriez pousser avec lui la porte des Alcooliques Anonymes afin de lui permettre de rencontrer d'autres personnes dans sa situation. Au cas où Bertrand ne voudrait pas entendre parler de ce soutien possible, le mieux serait qu'il se fasse hospitaliser dans un service d'addictologie. S'il le refusait, vous devrez demander son hospitalisation sous contrainte. Je souhaite que vous n'en arriviez pas là. Et pour l'éviter, vous pouvez lui dire : « Ta seule chance, c'est d'être hospitalisé. » Pourquoi ? Parce que dans un tel cadre, il bénéficiera d'un accompagnement jour après jour et qu'un suivi ultérieur pourra être organisé. Car le traitement des addictions doit également prendre en compte le risque de rechute. La première cure peut, en effet, ne pas être concluante ; une deuxième, voire une troisième, pourrait se révéler nécessaire. Il importe de ne pas lâcher. Dites-le à Bertrand. Vous avez un rôle à jouer, Pierre : donner de l'espoir à votre fils et vous tenir à son côté.

Les réponses des lecteurs du Pèlerin

  • Considérer la maladie. Je comprends votre désarroi, Pierre. Mon fils unique de 48 ans vient de décéder d'un cancer du foie lié à une cirrhose. Me fiant à mon expérience de mère, je vous conseille de considérer l'alcoolisme comme une maladie. Lorsque l'on en prend conscience, on s'éloigne de la stigmatisation, la relation avec son proche s'apaise et devient plus empathique. Sachez aussi que l'association Al-Anon accompagne l'entourage d'un proche alcoolique. Annie
  • Se tourner vers des associations. Cher Pierre, persuadez votre fils avec bienveillance de s'adresser à des associations: Les Alcooliques Anonymes, La Croix Bleue, Vie libre… Grâce à elles, certains de mes collègues ont trouvé écoute, compréhension et convivialité. Ils partageaient leurs difficultés, pratiquaient l'entraide, revivaient! Devenus abstinents, ils continuent leurs rencontres afin de ne pas rechuter et apporter aux autres le soutien qu'ils ont reçu. Marie-Jo

Publié dans AA france

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