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« C'est ma bouée… »
in "Sud-Ouest", 14 mars 2012
SAINTES
Les Alcooliques Anonymes tiennent deux permanences, le mercredi et le vendredi.
Accueillant les personnes souffrant d'alcoolisme, le groupe Liberté des Alcooliques anonymes se réunit chaque mercredi soir, de 19 heures à 20 h 30, dans un local prêté par le presbytère situé au 1, place Saint-Vivien. Ce cercle de paroles accueillant jusqu'à une trentaine de personnes, une deuxième réunion se déroulera chaque vendredi, à la même heure et au même endroit, à compter de cette semaine.
« Cette seconde réunion nous permettra de mieux échanger ; à 30, c'est devenu difficile. Il s'agit d'une expérience menée sur deux mois. On décidera, ensuite, de la poursuivre ou non », explique Jean-Marie, 50 ans, lui-même membre d'AA (comme Alcooliques anonymes) depuis deux ans.
Le groupe accueille des abstinents et des malades. Les réunions dites « fermées » sont réservées aux personnes alcooliques. Le deuxième mercredi du mois, les réunions « ouvertes » accueillent aussi assistantes sociales ou médicales, parents et enfants d'alcooliques.
« J'ai arrêté de me battre… »
Aux Alcooliques anonymes, chacun est traité sur un pied d'égalité : « Nous sommes tous égaux ; chacun d'entre nous est modérateur et rend service au groupe », détaille Jean-Marie, qui n'hésite pas à raconter son histoire personnelle.
« J'ai cru tout comprendre pendant dix ans, explique ce quinquagénaire. J'ai suivi des cures et des sevrages ; rien n'y a fait. Je ne pouvais plus vivre sans alcool ; je ne pouvais plus, non plus, vivre avec l'alcool. J'ai connu une véritable descente aux enfers durant laquelle l'alcool m'a tout pris, famille et travail. J'ai vraiment touché le fond et puis, il y a deux ans, j'ai arrêté de me battre contre l'alcool. Aujourd'hui, je n'y pense plus et, tous les matins, je remercie le ciel d'être vivant. »
Après un séjour en milieu psychiatrique, un sevrage et une nouvelle cure, « bénéfique celle-là », Jean-Marie a rejoint les Alcooliques anonymes. Tout comme Jacques, 51 ans, l'a fait en novembre dernier. « J'étais alcoolique depuis l'âge de 16 ans ; j'en ai réellement pris conscience à 50 ans », confie ce dernier. «
C'est ma bouée, dit Jacques du groupe des AA, j'ai besoin d'assister, chaque semaine, à la séance ; cela me rassure, me réconforte, m'apaise. »
« Il y a une solution »
« Nous sommes anonymes mais pas invisibles, renchérit Jean-Marie. Nous sommes présents pour transmettre le message à celui qui souffre encore, qui se retrouve, comme nous l'étions, au bord du gouffre. Nous lui disons : "Il y a une solution, tu la trouveras peut-être ici, au sein de notre groupe". »
Totalement indépendants (1), les Alcooliques anonymes proposent « à tout ami qui arrive » un « programme de rétablissement en 12 étapes». S'ils sont sollicités, les abstinents sont aussi en capacité d'informer les malades sur les structures existantes: « mais nous ne sommes affiliés à personne; nous n'imposons rien à qui pousse notre porte », prévient Jean-Marie.
(1) Les Alcooliques anonymes sont accueillis dans la salle de réunions du presbytère Saint-Vivien mais ne sont nullement liés à l'église catholique. Contact : 05 46 93 26 25.
Le groupe de Saintes : http://0z.fr/2Xhfl