"Alcooliques Anonymes : un nouveau groupe ouvre à Fougères en Ille-et-Vilaine"

in "La Chronique républicaine" (France), 3 Septembre 2024

Un nouveau groupe des Alcooliques Anonymes ouvrira ses portes le 5 septembre à Fougères. Les réunions se tiendront chaque jeudi à l’église Sainte-Madeleine.

Le 5 septembre, à 19 h 30, un nouveau groupe des Alcooliques Anonymes (AA) ouvrira ses portes à Fougères (Ille-et-Vilaine).

Les réunions se tiendront chaque jeudi soir dans une annexe de l’église Sainte-Madeleine, située au croisement du boulevard des Déportés et de la rue du Gué-Maheu, en face du centre culturel Juliette-Drouet.

Ce nouveau groupe, nommé « Alcooliques Anonymes : savoir-vivre Fougères », a pour mission d’offrir un espace de partage et de soutien pour les personnes souffrant d’alcoolisme. Une fois par mois, tous les premiers jeudis, une réunion sera ouverte à tous, permettant ainsi aux proches et aux intéressés de mieux comprendre la maladie.

« Un groupe est une fraternité, les gens peuvent venir parler de leurs problèmes et partager leurs émotions. Nous, les plus anciens, apportons notre force et notre espoir, et pour nous, accueillir un nouveau membre nous rappelle d’où nous venons et pourquoi nous avons arrêté de boire. Pour lui, c’est un exemple de personnes qui parviennent à ne pas boire, ne serait-ce que pour 24 h », détaille Anne*, membre des AA.

Le fonctionnement des Alcooliques Anonymes

Les Alcooliques anonymes ou AA représentent la plus grande association d’entraide au monde, visant à aider les personnes souhaitant surmonter leur dépendance à l’alcool.

Le seul critère pour devenir membre est le désir d’arrêter de boire.

Le financement de l’association repose sur les contributions volontaires des membres, sans exiger de cotisations ni de droits d’entrée. « Chacun vient comme il veut, quand il peut, et donne ce qu’il souhaite ; et pour la personne qui ne peut pas donner, sa présence est déjà une bonne chose », explique Anne.

Les réunions des AA sont ouvertes, sans liste de membres ni inscription préalable. Elles ne sont associées à aucune secte, confession religieuse ou politique, ni à aucun organisme externe. L’objectif des AA est de rester abstinents et d’aider d’autres alcooliques à faire de même.

L’alcoolisme est une maladie reconnue par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ; incurable, insidieuse et sournoise.

Sophie, autre membre des AA, évoque l’importance de la structure de soutien : « On parle de programme RTL : réunion, téléphone, littérature. La réunion permet de rencontrer les gens, le téléphone de maintenir le contact en dehors et d’avoir une écoute privilégiée, et la littérature d’être consultée au besoin avec la documentation en place ».

Comment se déroule une réunion ?

Avant que la réunion ne commence, certains membres se rassemblent pour préparer la salle, installer les chaises, faire couler le café et disposer la littérature. « Ce qui est important, c’est l’avant-réunion, la réunion mais aussi l’après-réunion », souligne Anne. L’avant-réunion et l’après-réunion favorisent les échanges et l’identification, un processus fondamental au sein des AA.

Lorsque la réunion débute, un thème est proposé. « On suggère un sujet, mais la discussion reste libre », précise celle qui fêtera bientôt ses vingt ans d’abstinence. Chacun peut s’exprimer ou simplement écouter. Il n’y a pas de dirigeant : le rôle de modérateur, consistant à distribuer la parole, est assuré à tour de rôle par les participants.

Le respect de l’anonymat est aussi une règle essentielle : « On ne sait même pas quel métier fait l’autre : on vient avec un prénom et un problème d’alcool, pour 24 h », poursuit-elle.

Lorsqu’on est Alcoolique Anonyme, on n’est plus jamais seul.

Dans un premier temps, le partage et l’écoute aident les personnes à reconnaître leur alcoolisme. Le système de parrainage ou de marrainage intervient dans un second temps : un ancien membre guide un nouveau, tout en s’appuyant sur son expérience. « Tout est suggéré et la personne en face en fait ce qu’elle veut », affirme l’une des participantes.

« Le plus dur, c’est de pousser la porte »

« La décision la plus dure à prendre, c’est de pousser la porte », confie Sophie. Mais une fois à l’intérieur, chaque nouveau venu est accueilli chaleureusement. « S’il y a un nouveau le jour de l’ouverture à Fougères, pour nous c’est génial. Cela veut dire que le message est passé et qu’on peut déjà aider quelqu’un », s’enthousiasment Anne et Sophie, les deux porte-parole du groupe.

Des réunions qui se tiennent aussi en ligne

« Pour une personne qui n’arriverait pas à pousser la porte de la salle physique à Fougères, il y a aussi les visioconférences Zoom », annonce Anne. Les réunions en ligne sont ainsi accessibles à tous, peu importe la situation géographique des participants ou celle du groupe organisateur.

Les réunions dites « réservées » sont destinées aux personnes alcooliques ou bien à celles en quête de réponses sur leur possible alcoolisme. Les réunions « ouvertes » sont accessibles à tout le monde : toute personne souhaitant s’informer sur la maladie, ainsi que les proches ou les professionnels, y sont les bienvenus.

Les liens pour les visioconférences sont actifs 15 minutes avant le début de chaque réunion, qui dure généralement entre 1 h 15 et 1 h 30.

« Certains rencontrent même leur parrain ou marraine sur Zoom », ajoute Anne, soulignant que c’est une bonne alternative aux réunions physiques.

*Les prénoms ont été modifiés