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"La main tendue des Alcooliques Anonymes"

Publié le par kreizker

"La main tendue des Alcooliques Anonymes"

 

in "Le Quotidien Jurassien" (Suisse), 24 Février 2025

Depuis 45 ans en ces temps de carnaval, le Centre Saint-François accueille la convention des Alcooliques Anonymes (AA). À deux pas de la fête et de ses excès, elle ouvre samedi et dimanche une bulle de sérénité pour celles et ceux dont l’alcool a détruit la vie. Mais qui ont su la reconquérir.

Au Centre Saint-François, la convention des Alcooliques Anonymes est l’occasion de se renseigner pleinement sur les moyens de venir à bout de ce fléau.

Au Centre Saint-François, la convention des Alcooliques Anonymes est l’occasion de se renseigner pleinement sur les moyens de venir à bout de ce fléau.

Lilly* porte à merveille ses 92 printemps. Et ce, malgré un lourd passé d’alcoolique. "Je me suis mariée en 1957, à l’âge de 24 ans. Tous les soirs, ma belle-mère me disait innocemment: prends un petit verre, ça fait bien dormir. Alors j’en ai pris un, puis deux, puis d’autres. À la maison, il y avait toujours une bouteille de vin sur la table. Mon mari était alcoolique, lui aussi. Il a fait des séjours à Bellelay et dans d’autres institutions. Moi, je m’enfermais dans la maison, je coupais le téléphone et la sonnette, et je buvais jusqu’à m’écrouler", raconte l’alerte vieille dame.

 

La veuve qui clôt sa dépendance à l’alcool

Le décès accidentel de son fils de 8 ans n’arrange pas les choses. Puis c’est son mari qui trépasse en 1979. "En mourant, il m’a fait un cadeau: la sobriété. Car les autorités ont contraint la veuve que j’étais à faire une cure au centre psychiatrique de Préfargier, près de Neuchâtel. Mais quand j’en suis sortie, l’alcool était toujours là. Alors on m’a envoyé en camp à Montana. Il y avait des AA dans ce camp, ils m’ont présenté le mouvement, et j’ai été convaincue."

"Je prenais de la drogue. Mais comme c’était diabolisé, l’alcool me servait d’excuse pour expliquer l’état dans lequel je rentrais."

En 1981, pour offrir une échappatoire à la tentation, l’alcoolique anonyme Fredy* met sur pied la première convention des AA pendant le carnaval de Delémont. Naturellement, Lilly y participe. "Nous étions une petite vingtaine, et comme il y avait deux cuisiniers parmi nous, nous prenions un plaisir fou à préparer de délicieux repas." Depuis, Lilly n’a jamais raté une convention, et n’a plus consommé une goutte. Du haut de ses neuf décennies, après s’être noyée dans un gouffre d’alcool durant 23 ans, elle peut s’enorgueillir d’une sobriété longue de 45 années.

 

L’alcool servi en excuse

À l’autre bout du spectre, Sophia*, elle, a commencé très jeune, dans une famille où son père donnait des coups quand il buvait des coups, où des proches sont morts dans des accidents liés à l’alcool. "À 12 ans, avec des amis à peine plus vieux que moi, je prenais de la drogue. Mais comme c’était diabolisé, l’alcool me servait d’excuse pour expliquer l’état dans lequel je rentrais. Son accès est tellement facile, sa consommation tellement banalisée", déplore la femme de 53 ans.

Âgée de seulement 18 ans, elle fait une cure de désintoxication et sort des griffes de la drogue. Pour retomber dans celles de l’alcool. "La maladie de l’alcoolisme, c’est de ne pas savoir s’arrêter. J’avais l’impression qu’il fallait tout faire en excès pour se sentir vivre." Résultat : Sophia ne suit ni études ni formation, ne survit que par des petits boulots. À 30 ans, elle est mise à la porte par son compagnon et se retrouve cinq mois en centre de traitement. C’est là qu’elle rencontre les AA et les NA – pour Narcotiques Anonymes. Et sort enfin la tête de l’eau.

Les parcours très différents de Sophia et Lilly se rejoignent ici: grâce au groupe AA, à la parole qu’il libère, au soutien qu’il apporte en tout temps, à toute heure, il est possible de mettre fin à l’emprise de l’alcool sur sa vie. "Dans une réunion AA, tout est basé sur l’écoute. Quand on prend la parole, personne ne nous interrompt. C’est gratuit, il n’y a pas de chef, aucune hiérarchie. On n’est obligé à rien, il y a un grand sentiment de liberté. Et ça m’a enfin permis de vraiment profiter de la vie", sourit Sophia.

 

Chacun sa puissance

Lilly complète: "Dans nos traditions, nous utilisons le mot Dieu, mais nous nous adressons en fait à la puissance supérieure que chacun veut s’imaginer, croyant comme athée. Il y a un côté spirituel, mais pas religieux. Et encore moins sectaire."

Et les deux de conclure en chœur: "Finalement, on a de la chance d’avoir bu. Car c’est à cause de ça que nous avons pu rencontrer les AA. Et ça, c’est la vraie chance de notre vie."

* prénoms anonymisés, bien sûr

 
Un moment ouvert à tous, alcooliques ou non

La 45e convention des Alcooliques Anonymes BE-FRI-JU-NE ouvrira ses portes au Centre Saint-François, route du Vorbourg 4 à Delémont, samedi 1er mars, à 10 h, pour les refermer le dimanche, après le dîner de clôture.

Onze séances sont au programme, chacune d’une durée de 1 h 15 et avec son thème, par exemple "la sobriété émotionnelle" ou "ne plus être seul". Toutes et tous peuvent librement y assister, peu importe que l’on soit dépendant (les séances AA), proche d’alcoolique (les séances Al-Anon), faisant partie des "alliés naturels des AA", c’est-à-dire personnel soignant ou travailleur social, ou juste intéressé par la démarche libératoire des AA, qui peut s’appliquer à toute forme de dépendance, comme le tabac, la drogue, la nourriture (boulimie, anorexie), le jeu, le sexe.

Des renseignements sont disponibles sur le site des AA de Suisse romande et italienne www.aasri.ch. Une permanence d’écoute reste ouverte au 0848 848 846.

Publié dans AA Suisse

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"Un refuge pour les Alcooliques Anonymes pendant carnaval"

Publié le par kreizker

RFJ (Suisse), 11 Février 2024

« Pour les alcooliques, la période de carnaval n’est pas une période facile à vivre », explique Annette, la soixantaine, membre des Alcooliques Anonymes. « Il y a 45 ans, des amis alcooliques du Jura ont créé cette convention dans le but de permettre à des alcooliques de se retrouver, de partager leur joie de se rétablir et de passer un bon moment ensemble, donner une possibilité aux alcooliques de se retrouver en dehors de toute tentation », poursuit-elle.

La 44e Convention des Alcooliques Anonymes Berne-Fribourg-Jura-Neuchâtel se tenait donc à Delémont ce week-end, et était ouverte, sous réserve d’inscription, à toutes les personnes intéressées par le problème qu’est l’alcoolisme : alcooliques, proches d’alcooliques, ou personnes travaillant dans le domaine, proposait un large éventail de réunions et de thèmes liés à l’alcoolisme. L’association Al-Anon, créée pour aider les membres de familles de personnes alcooliques, était également invitée.

 

Annette, membre des Alcooliques Anonymes : « L’alcoolisme est une maladie incurable, qui fait vivre une souffrance, une culpabilité, une honte et un désespoir terribles »

Au-delà du programme de la convention, cet événement est l’occasion pour les Alcooliques Anonymes d’attirer l’attention sur l’alcoolisme, une maladie reconnue par l’OMS qui peut toucher toutes les couches de la société. Dans la réalité, on est loin de l’image de « l’alcoolique-type » : « C’est d’ailleurs un piège dans lequel je suis tombée personnellement, parce que j’avais le sentiment que je n’étais pas comme les autres alcooliques », relate Annette, dont le témoignage fort en émotion fait office de prévention : « J’ai appris à vivre avec cette maladie, réussi à trouver un équilibre de vie. Aujourd’hui, je peux dire que je suis heureuse, mais on ne guérit pas de l’alcoolisme, c’est une maladie incurable : jusqu’à la fin de mes jours, je sais que je ne pourrai pas toucher la première goutte du premier verre. »

"Un refuge pour les Alcooliques Anonymes pendant carnaval"

Publié dans AA Suisse

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30 Novembre 1968 : Les Alcooliques Anonymes

Publié le par kreizker

RTS (Radio Télévision Suisse)

"Affaires Publiques"

Créés en 1938 aux USA, les Alcooliques Anonymes (AA) se sont implantés en Suisse en 1956. L'émission Affaires publiques  a rencontré un groupe d'entraide en réunion. Recueillis sous forme anonyme, les témoignages des participants frappent par leur courage. Une des règles de sagesse des AA: ne pas se fixer d'objectifs à long terme, mais tenir l'alcool en respect de vingt-quatre heures en vingt-quatre heures.

Journaliste Valérie Bierens de Haan

Publié dans AA Suisse

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Louise

Publié le par kreizker

RTS (Radio Télévision Suisse), 6 Août 2023

La voix de celle qui décide qu'on lʹappelle Louise, aujourd'hui, dans " Précipice ".

Certaines substances deviennent pour celles et ceux qui les consomment des gouffres à ciel ouvert. Louise a tout connu : Le premier verre, le verre de trop, celui dans lequel on risque de se noyer, le verre qui prend le pouvoir et puis le dernier verre, enfin celui qu'on espère être le dernier. Aux Alcooliques Anonymes, on ne jure de rien. Chaque jour est une victoire.

C'est ce précipice, celui de l'alcoolisme mais aussi celui de l'abstinence qui redéfinit l'identité, que Louise nous raconte aujourd'hui.

Publié dans AA Suisse

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