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""On était trois : lui, moi et l’alcool" : ces proches marqués par l’addiction, l’alcoolisme se soigne en famille"

Publié le par kreizker

"France 3 Régions", 29 Avril 2025

Une parole libérée pour sortir de l’isolement de l’alcoolisme

Une parole libérée pour sortir de l’isolement de l’alcoolisme

À Pont-l’Abbé, dans le Finistère, des groupes de parole réunissent des personnes en lutte contre l’alcoolisme et leurs proches. Ces rencontres offrent un espace d’écoute, de compréhension et de reconstruction. Un chemin vers la sobriété, et vers la réconciliation avec soi-même et les autres.

 

"On vivait à trois : ma femme, moi... et ma bouteille"

 

Jean est sobre depuis 25 ans. Mais avant cela, il vivait enfermé, non dans une maison, mais « dans une bouteille d’alcool ». Sa compagne, Suzanne, n’a jamais bu, mais elle en a pourtant souffert tout autant : « J’avais moi aussi sans boire l’obsession de l’alcool. »

Suzanne et Jean, unis dans la reconstruction après 25 ans de sobriété

Suzanne et Jean, unis dans la reconstruction après 25 ans de sobriété

Pour eux comme pour tant d'autres, l’alcool ne détruit pas seulement celui qui boit, mais aussi ceux qui l’aiment. Alors, chacun a trouvé sa voie : Jean chez les Alcooliques Anonymes, Suzanne est « Al-Anon », dans un groupe de soutien pour les proches.

Alcoolisme : une maladie, pas une honte

 

Michèle, mère d’un alcoolique, témoigne avec une lucidité poignante : « Je ne savais même pas que c’était une maladie. Le regard change quand on comprend ça. »

Cette prise de conscience est essentielle dans le parcours de guérison. Elle permet de rompre avec la culpabilité, les reproches, et d’entrer dans une dynamique de soin et de compréhension.

 

À Pont-l’Abbé, les groupes de parole réunissent alcooliques et prochesÀ Pont-l’Abbé, les groupes de parole réunissent alcooliques et proches
À Pont-l’Abbé, les groupes de parole réunissent alcooliques et proches 

Des groupes pour sortir du silence

Chaque trimestre, à Pont-l’Abbé, des réunions ouvertes rassemblent membres des Alcooliques Anonymes et proches d’Al-Anon. Dans une parole libre, souvent bouleversante, chacun dépose une part de son histoire. On y parle solitude, culpabilité, confiance perdue. Mais aussi résilience, pardon, espoir.

« Quand je buvais, plus personne ne voulait m’approcher. Dans le boulot, je n’étais pas fiable », confie une participante.

Reconstruire la confiance, pas à pas

Se réparer, c’est aussi apprendre à faire confiance à nouveau. À soi-même, à l’autre, à l’avenir. « On ne demande pas à quelqu’un qui s’est cassé la jambe d’aller tondre la pelouse », dit Suzanne avec le recul de l’expérience. Ces groupes de parole permettent de se sentir compris, soutenu, et surtout, de ne plus être seul.

Aujourd’hui, la Bretagne compte 38 groupes d’Alcooliques Anonymes et 13 groupes Al-Anon. Ces structures, discrètes mais puissantes, aident chaque année des centaines de familles à reprendre le contrôle de leur vie. Jean et Suzanne, eux, sont sortis de l’ombre depuis 25 ans.

Publié dans AA Bretagne, ALANON ALATEEN

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"Des jours meilleurs", un film sur l’alcool au féminin, un tabou qui demeure, en Bretagne, comme ailleurs

Publié le par kreizker

in "France 3 Bretagne", 23 avril 2025

Soizic a "posé son verre" comme on dit chez les Alcooliques Anonymes.

Soizic a "posé son verre" comme on dit chez les Alcooliques Anonymes.

Le film, "Des jours meilleurs" raconte le combat d’un petit groupe de femmes contre l’alcool. Le film d'Elsa Bennett et Hippolyte Dard, sort en salle ce 23 avril 2025. Un long métrage qui tente de briser le silence sur la question. L’alcool au féminin est encore souvent caché, solitaire et donc plus difficile à soigner. Soizic a posé son verre il y a 10 ans. Elle témoigne.

"Les autres me disaient : "quand même, fais attention", et moi, je répondais : "je gère, je gère, comme disent beaucoup d’alcooliques" et en fait, je ne gérai rien du tout !", commence Soizic. C’est le prénom qu’elle a choisi pour raconter son histoire.

"Je dis souvent que je suis tombée dans la marmite en 1995, continue-t-elle. Mais j’ai toujours aimé l’alcool et je buvais plus que les autres." Cette année-là, elle subit du harcèlement au travail. Elle puise le courage de tenir dans la bouteille. "Je picolais pendant le travail. Et puis, après le travail !"

L'aide des Alcooliques Anonymes

Soizic décrit très bien l’engrenage qui l’a fait sombrer. "Je me suis crue forte pour dire, je m’arrête quand je veux et en fait, non, je ne pouvais pas m’arrêter !"

On ne va pas en cure pour se faire soigner, on va en cure pour se soigner. Ça doit venir de nous !

Soizic, membre des Alcooliques Anonymes

 

Elle demande alors de l’aide et suit des cures, une vingtaine en tout. "J’allais en cure pour qu’on me soigne, explique-t-elle. Et en fait, on ne va pas en cure pour se faire soigner, on va en cure pour se soigner. Ça doit venir de nous ! Si ça ne vient pas de nous, si on attend tout des autres, ça ne marche pas !"

En 2015, elle a poussé la porte des Alcooliques Anonymes et réussit enfin à poser le verre. Mais 10 ans plus tard, elle continue d’aller aux réunions et même en anime. Comme une autre soif, celle d’être entourée, écoutée, comprise !

Des choses encore difficiles à dire 

Car "un trouble de l’usage de l’alcool chez la femme, ça reste difficile à dire", affirme Caroline Le Lan, addictologue au CHU de Pontchaillou de Rennes. "Il est souvent caché, nié. Les femmes n’en parlent pas ", constate la médecin.  

Les modes de consommation sont différents d’un sexe à l’autre. Un homme qui va boire une bière dans un bar, tout le monde trouve cela normal. Les femmes, elles boivent davantage chez elles, toutes seules. "C’est souvent une consommation cachée, solitaire, culpabilisée, pas du tout une consommation mondaine", décrit Caroline Le Lan.

 

Prévalences régionales standardisées* de la consommation hebdomadaire de bière, vin, alcool fort et autres types d’alcool chezles adultes de 18 à 75 ans en France métropolitaine en 2017 et dans les départements et régions d’outre-mer en 2014  © Bulletin de santé Publique - Janvier 2020

Les femmes boivent fréquemment pour calmer leur anxiété, se sentir mieux. Nombre de celles qui se réfugient dans l’alcool ont parfois vécu des histoires difficiles, des violences dans l’enfance, des agressions, des relations compliquées avec leur conjoint, constatent et Soizic et la praticienne.

Toutes deux espèrent que le film aidera les femmes à briser le tabou. "Car à consommation égale, les risques sont accrus pour les femmes et les conséquences plus graves. La cirrhose, par exemple, mettra 15 ou 20 ans pour évoluer chez un homme. Chez une femme, ça peut être beaucoup plus rapide", avertit Caroline Le Lan.

Alors comme le personnage du film Des jours meilleurs, elles invitent les femmes à se battre et à crier très fort, "Bourbon, tête de con !"

Publié dans AA Bretagne

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"« Ils ont un énorme besoin de parler » : les Alcooliques Anonymes interviennent aussi en prison"

Publié le par kreizker

in "Ouest-France", 21 Avril 2025

 

Depuis février 2024, une antenne des Alcooliques Anonymes créée dans le centre pénitentiaire de Plœmeur (Morbihan) organise trois réunions mensuelles pour les détenus qui le souhaitent.

Une antenne des Alcooliques Anonymes a été créée au centre pénitentiaire de Plœmeur.

Une antenne des Alcooliques Anonymes a été créée au centre pénitentiaire de Plœmeur.

Depuis février 2024, une antenne des Alcooliques Anonymes a été créée au centre pénitentiaire de Plœmeur (Morbihan). Les détenus qui le souhaitent peuvent suivre les réunions qui s’y tiennent trois fois par mois.

Cinq à sept personnes y assistent en général, sur la base du volontariat, même si « c’est le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation, N.D.L.R.) qui nous les envoie », indique Pascal, le référent de cette nouvelle antenne, qui est aussi celui de Lorient - Ma Recouvrance. « Ils ont un énorme besoin de parler. Ça leur fait un espace de parole », note-t-il.

« La mort, la folie, la prison »

Alors que l’alcool est un invité habituel des tribunaux correctionnels, « en général, les personnes qui assistent aux réunions sont en prison pour des causes liées à l’alcool », affirme Pascal, qui analyse : « Quand on est alcoolique et qu’on persiste dans notre addiction, il y a trois issues possibles : la mort, la folie, ou la prison ».

De fait, « les témoignages des détenus sont similaires à ceux qu’on entend de la part de personnes qui ne sont pas détenues. La différence, c’est qu’ils sont allés plus loin dans le degré des conséquences ». Et de constater avec lucidité : « Quand nous entendons ces témoignages de détenus alcooliques, nous nous disons tous : ça aurait pu m’arriver ».

Publié dans AA Bretagne, AA en prison

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"Alcooliques Anonymes : les proches sont invités"

Publié le par kreizker

France 3 Bretagne, 9 Avril 2025

Alcooliques Anonymes et Groupes familiaux Al-Anon traitent de la maladie alcoolique. Deux mouvements d'entraide, pour aider la personne alcoolique, pour le premier, et pour aider son entourage, pour le second.

A Pont-L'abbé (Finistère), les membres de ces deux associations - indépendantes l'une de l'autre mais très complémentaires - se rencontrent une fois par trimestre pour une réunion commune.

Publié dans ALANON ALATEEN, AA Bretagne

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