"Alcoolique Anonyme"
aujourd'hui j'me jure, que désormais,
Ça s'ra la dernière fois que j'boirais (×4)
8 heures, l'oeil lourd,
J'me lève à moitié sourd
j'ai pourtant pas fait d'bruit la veille
À ma porte frappe la voisine, elle crie, elle s'exprime
À bout portant j'me tais, elle me détruit la vieille
Du lit à la cuisine, une même pièce,
pile ou face café ou irlandais,
mais j'trouve pas d'pièces dans mes poches : vides
de toute façon y'a plus d'café chau l'irlandais,
souhaitons tous la bienvenue à son cousin de 40% : l'écossais
9h00, c'est dégeulasse, Ce whisky
il aura presque eu l'goût d'la chiasse,
un peu sucré, la texture caramélisée
mais bon au moins ce verre
il donne le ton de c'que sera ma journée
m'fais pas d'illusion
les dés sont jettés, j'ai déjà gagné,
battu mon record de l'heure à laquelle commencer à boire
j'voulais pas ça mais en quelques secondes
j'ai perdu tout espoir, ma dignité
en fermant les yeux sur les progrès
qu je m'étais promis d'effectuer
À 11 heures, déjà vidé la première bouteille
j'donnerai tout l'or du monde pour en avoir une autre pareille
pleine identique, les yeux qui me piquent
mes bras, mes mains tremblent, si j'avais du fric
j'ai pas d'ja dit que j'donnerai tout pour un autre litre ?
que tout mon cerveau est omnubilé par cette possibilité
celle d'avoir face à moi le seul liquide qui pourra me calmer,
je sais c'est pêché, hey mais j'ai pas dis catholique mais alcoolique
j'ai dit athé puis j'admets volontiers qu'j'ai des problemes mais
personne pour m'aider
12 heures, il va falloir sortir
me remplir de courage pour faire face au pire
le regard des passants, les affronter par cent
p'Ítre qu'avec des lunettes noirs, ils verront pas
entièrement mon désespoir
que personne ne s'apercevra
que les cernes sous mes yeux, c'est pas d'la fatigue
que mon regard creux, c'est que je suis prodigue
avec le liquide lourd. Le mieux à espérer c'est encore
qu'ils me prennent en pitié eux, qu'ils considèrent que j'sois fils
de mon père épicurien.
et qu'je retransmets la tradition d'mon père en pleine cure hein
de retour chez moi, j'croise dans la cage d'escalier
une femme qui à l'air de vouloir m'aider
je passe mon chemin, simple timidité, mais c'est d'sa compagnie
dont j'aurais besoin, m'faire sentir que j'ai des gens sur qui compter
mais la bouteille sous mon bras elle s'videra pas toute seule
Et puis c'est la seule qui m'permettra d'oublier
que j'vis en société, l'alcool peut tout remplacer,
surtout si on l'consomme
j'ai honte, mais ça disparaît avec la porte que j'referme derrière moi
enfin chez moi, et personne pour me juger
Ma nouvelle amie, celle qui va me tenir compagnie
oh miracle elle est toujours fermée,
elle me r'garde droit dans les yeux,
me parle me dit la prendre là, tout de suite, maintenant
mais quoi, m'regarde pas comme ça
Salope ! Elle veut m'faire tomber, succomber
tu pourrais presque y arriver, regarde tes putains de formes
Une petite dernière peut être, une seconde en l'air
Ça f'ra l'affaire, juste pour t'oublier
Pour me rendre compte que t'es pas si bonne et...
que ton p'tit gout sucré, il a fini par m'éceurer
Deshabille-toi, ouvre-toi bouteille, j'y arrive pas, j'tremble
pourtant de répéter ça j'ai l'habitude
au point ou j'en suis j'ai plus de scrupules
les verres s'accumulent, si j'avais des tunes tu s'rais pas toute
seule sur table.
je respire l'odeur qui s'en dégage, c'est dev'nu intenable
aux chiottes j'passe pour dégueuler, trop loin juste sous le robinet
presque vide la bouteille... merde alors
mais arrêtons pas en si bon ch'min, p'tite catin
j'vous jure que c'est la dernière fois qu'j'fais l'plein
j'vide mon dernier verre pour tenir jusqu'à demain
9 - minuit je me jure, qu' hier et désormais,
c'était la dernière fois que j'buvais (x4)