"Congrès des AA à Valcourt: Parler d’alcoolisme entre humains"

Publié le par kreizker

in "La Tribune" (Québec), 12 Juin 2022

Les Alcooliques Anonymes tiennent un congrès ouvert à toute la population à Valcourt le 18 juin sous le thème Unis dans l’âme. Le rendez-vous d’humains à humains permettra de créer des ponts, de vivre un partage d’expérience et d’instaurer une meilleure compréhension entre les participants et le public.

Plusieurs membres des Alcooliques Anonymes seront présents au centre communautaire pour donner des conférences et partager leur expérience personnelle. Des membres de la communauté et d’Al-Anon, un organisme destiné au support des proches de personnes alcooliques, seront également invités à partager témoignages et informations. Le district 88-10 Cœur de l’Estrie des Alcooliques Anonymes regroupe 10 groupes de Val-des-Sources, Danville, Saint-François-Xavier-de-Brompton et Windsor. Pour ce district, il s’agit du 40e congrès.

Le représentant à la publicité de l’évènement, Sylvain (dont le nom de famille n’est pas dévoilé pour préserver son anonymat), indique que toute la population est invitée à prendre part à l’évènement : «Le but c’est d’informer la population sur Alcooliques Anonymes et ses bienfaits.»

Entre humains

Au menu de l’évènement, plusieurs conférences sont prévues. «C’est une personne qui partage son vécu personnel. Elle parle de sa vie avant d’être atteinte de la maladie de l’alcoolisme, puis pendant la maladie. Ensuite elle parle de ce qu’elle fait pour s’en sortir. Notre objectif premier est d’aider l’alcoolique qui souffre», indique Sylvain. 

Celui-ci insiste sur l’anonymat, autant sur le sien que celui des membres et des conférenciers, afin de ne pas nuire à leur carrière, entre autres. Difficile de faire la promotion d’un évènement sans en révéler les invités, reconnait-il, mais pour lui, c’est un partage entre humains d’abord, sur un pied d’égalité, peu importe le vécu ou la renommée des personnes qui viendront témoigner. 

Des membres d’Al-Anon et de la communauté seront aussi invités à parler. «Dans le groupe Val-Espoir, on a présenté Alcooliques Anonymes à l’école l’Odyssée à Valcourt. Cette année, notre conférencier n’est pas un AA. C’est une activité d’information publique avant tout. C’est un conférencier AA vu de l’extérieur. Un non-membre, un enseignant de l’école, qui vient donner sa vision d’Alcooliques Anonymes», illustre Sylvain.

Une dépendance à démystifier

L’alcoolisme touche toutes les classes sociales, tous les métiers, sans distinction, souligne Sylvain. «Le problème dans l’alcoolisme, c’est la substance à 15 %. Pour les 85 % qui restent, le problème est lié à nos comportements. Quand on enlève la substance, on tombe à froid dans nos comportements qu’on essayait de fuir, on doit affronter nos comportements chaque jour. Ce n’est pas évident et ça prend une façon qu’AA propose pour nous aider à passer au travers. L’alcoolisme peut se vivre dans l’euphorie, la joie, des habitudes de vie qui sont associées à l’alcool. Le non-alcoolique va savoir s’arrêter et l’alcoolique va poursuivre.» 

Celui-ci ajoute que 12 étapes sont présentées aux membres afin de composer avec leur dépendance, étapes qui seront également présentées au public lors du congrès. L’évènement sera aussi l’occasion de faire tomber des clichés entourant les Alcooliques Anonymes, notamment l’aspect religieux, l’image répandue au cinéma des membres qui se tiennent la main. «Ce n’est pas ça. On va expliquer vraiment comment ça se passe», dit-il. 

Nouvelle réalité chez les AA

Sylvain reconnait que si, autrefois, tous les membres arrivaient par eux-mêmes au sein de l’organisation, aujourd’hui la réalité est différente : «Quarante pour cent des membres arrivent par un centre de thérapie. Dans le passé, c’était différent. Ils arrivaient par eux-mêmes. Ceux qui arrivent d’un centre de thérapie ont déjà pris conscience des 12 étapes.»

De plus, Alcooliques Anonymes élargit son champ d’action. «On vit une nouvelle réalité, celle des multidépendances, parce que les ressources pour les autres dépendances sont moins nombreuses. On les accepte, mais on essaie de les diriger vers des ressources qui peuvent mieux répondre à leurs besoins quand elles existent.»

Publié dans AA Québec

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