Alcooliques Anonymes de Poitiers : "Ça va être une bouteille et on retombe" témoigne Aymeric
in "France Bleu", 18 Novembre 2022
Ces 19 et 20 novembre se tient le Congrès annuel d’Alcooliques Anonymes au Palais des Congrès du Futuroscope. Des témoignages forts sur cette maladie qui fait toujours des dégâts.
Ce samedi débute le Congrès annuel des Alcooliques Anonymes, à Poitiers. Plus de 600 inscrits seront au rendez-vous.
7% des habitants de Nouvelle-Aquitaine déclarent boire au moins une fois par jour. Ce chiffre, issu d'une enquête menée en 2021 par l'Observatoire Régional de Santé, dévoile une dure réalité : de nombreuses personnes sont encore dépendantes à l'alcool. Alors, pour s'en sortir, certains décident de se tourner vers des groupes de paroles, comme Alcooliques Anonymes. C'est ce qu'a fait Aymeric, 49 ans : depuis 3 mois, il assiste deux fois par semaine aux réunions du groupe de Poitiers. Son addiction a commencé lorsqu'il avait une vingtaine d'années. Il dit avoir réussi à "gérer" son travail et sa famille jusqu'à la perte de son permis, au nouvel an 2018.
"Là ça a été la descente... J'arrivais au travail j'avais bu, je buvais au travail... c'est vraiment parti en live. J'ai été licencié." Décidé à se soigner, il explique pourtant avoir rencontré de nombreuses difficultés sur les cinq dernières années.
Les rechutes, il y en a eu. J'étais dans le fond du trou, je me disais que jamais je n'y arriverais... j'ai même fait une tentative de suicide. Le plus difficile à vivre, c'est qu'on veut arrêter mais qu'on n'y arrive pas." - Aymeric
Après une rechute à l'été 2022, il décide d'assister à une réunion des Alcooliques Anonymes de Poitiers. Entouré de personnes qui traversent la même chose que lui, il s'y sent bien. Leur objectif commun : ne plus jamais retoucher une goutte d'alcool. Ce qui n'est pas toujours évident, particulièrement lors des moments festifs : "Je sais que derrière ces deux-trois petits verres très sympas, obligatoirement on ne s'arrête pas... ça va être une bouteille, et on retombe."
Aujourd'hui il va mieux, notamment grâce à ce groupe de soutien mutuel. Il encourage chaque personne victime de l'alcoolisme à se rendre à ces réunions : "La force, c'est qu'on se retrouve entre nous, et qu'on n'est plus tout seul."
Pas besoin d'alcool pour être heureux" - Nicole
Nicole, l'une des deux fondatrices du groupe de Poitiers le précise. "On est là pour aider d'autres alcooliques à se rétablir. On accepte les gens qui sont encore alcoolisés, du moment que vous avez un problème avec l'alcool". Celle qui n'a pas bu un verre depuis des années veut à travers l'organisation du Congrès annuel de l'association porter un message d'espoir : "c'est difficile, mais avec le soutien du groupe, d'autres malades, on y arrive. Pas besoin d'alcool pour être heureux."