"Alcooliques Anonymes : cap sur les îles"

Publié le par kreizker

in "Le Télégramme" (France), 8 Novembre 2005

Comme tous les Alcooliques Anonymes, Charles souhaite garder l'anonymat. Mais ceux qui fréquentent les pontons reconnaîtront le navigateur qui a décidé de « se rendre utile aux autres ».

Comme tous les Alcooliques Anonymes, Charles souhaite garder l'anonymat. Mais ceux qui fréquentent les pontons reconnaîtront le navigateur qui a décidé de « se rendre utile aux autres ».

Charles vient de fêter ses « 24 ans sans alcool ». Membre des AA (*) et navigateur passionné, il rencontre, au gré de ses pérégrinations maritimes, des hommes et des femmes qui, comme lui, ont bu jusqu'à la lie. L'idée lui est donc venue de créer un groupe de discussion qui se rassemblerait à Belle-Ile. Continentaux et îliens y sont conviés.

Un jour, à Belle-Ile, avec deux amis AA, j'ai rencontré Hervé. En discutant, on s'en rendu compte que lui aussi avait eu des problèmes avec l'alcool... Ça a été notre première réunion du groupe de Belle-Ile. On était quatre». Aujourd'hui, Charles lance un appel aux Iliens qu'ils soient de Groix, de Houat, de Hoëdic et de Belle-Ile, pour organiser régulièrement des réunions destinées à aider les malades de l'alcool et à soutenir ceux qui s'en sont sortis.

Pas de microclimat pour l'alcoolisme

«Les continentaux pourront se joindre à nous. Nous partirons sur mon bateau». Charles et ses amis espèrent trouver un local sur l'île. «Mais ce n'est pas un problème, du moment qu'on peut discuter». D'autant que, selon Charles, les îles sont aussi largement touchées par l'alcoolisme que le continent. «Quel que soit l'endroit, il y a à peu près 10 % d'alcooliques. Et je pense que sur les îles, l'isolement, surtout en hiver, contribue à faire plonger les gens». Charles sait de quoi il parle : «J'ai 71 ans aujourd'hui, il y a 24 ans que j'ai arrêté de boire, mais j'ai bu pendant 30 ans. J'étais un buveur cyclique. Pas un ivrogne, ni un alcoolique mondain. Je pouvais me passer de boire pendant des périodes plus ou moins longues, mais je consommais de manière excessive à d'autres moments. Au fil du temps, les cycles se sont rapprochés et j'ai foutu une partie de ma vie en l'air. J'ai perdu mon poste de directeur commercial. Je suis allé de boulot en boulot, sur des postes de moins en moins intéressants, jusqu'à ne plus avoir de travail. J'ai perdu la confiance de mes enfants...».

Rebondir quand on a touché le fond

Un jour, Charles a touché le fond. «Mon fond», comme il dit. Car chacun à ses propres limites et «il n'est pas nécessaire d'aller au delirium tremens» pour prendre conscience de sa déchéance. «A partir de ce moment-là, j'ai pris l'affaire au sérieux. J'ai appris que c'était une maladie qui se soigne très bien. Je n'ai jamais rechuté. Aux AA, on a une expression qui est «24 h à la fois». Chaque jour est important pour s'en sortir».

(*) AA : Alcooliques Anonymes, groupe des îles : Charles (06.03.28.54.21) et Hervé (06.08.32.89.69).

Publié dans AA Bretagne

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J
Hello Charles, Je crois me souvenir que nous avions fait une réunion ensemble à le Palais il y a une dizaine d'années . Sommes un couple de AA belges et nous souhaitons, à toi et à Hervé, longue vie à votre groupe très accueillant .
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