Fabien : "Je pensais mourir, les Alcooliques Anonymes m’ont sauvé la vie"
in "La Dépêche" (France), 16 Mars 2023
Chaque jeudi, les Alcooliques Anonymes se réunissent. Membre depuis 14 mois, Fabien raconte son parcours salvateur.
"Ma vie était devenue un enfer"
"Ma vie était devenue un enfer ! Ma famille, que j’ai appelée à l’aide, m’a soutenu. Cures, suivis psychologiques et psychiatriques, m’ont appris beaucoup sur mes blessures du passé. Mais je continuais à m’enliser, presque résigné à penser que j’allais mourir comme ça, "alcoolisé" !
Je ne saurai jamais comment remercier l’une de mes sœurs, qui m’a parlé des Alcololiques Anonymes. L’espoir est revenu dès ma première réunion, en voyant des "abstinents" qui avaient retrouvé la joie de vivre, qui riaient ! J’ai aussi immédiatement senti cette bienveillance, que j’ai toujours retrouvée dans tous les groupes de Toulouse et sa périphérie que j’ai fréquentés, car je veillais à participer régulièrement, plusieurs fois par semaine. Mon sentiment de solitude dans ce combat infernal s’est peu à peu atténué au contact de l’expérience des autres, j’arrivais de plus en plus à prendre la parole en réunion.
"J’ai repris espoir et fait le choix de vivre"
Je savais qu’il fallait du temps pour avancer dans le rétablissement, tout en étant impatient de reprendre ma vie comme si de rien n’était! Mais j’ai compris que "ça ne marchait pas comme ça". Au lieu de vouloir changer le monde, je devais plutôt apprendre à changer mon attitude et mon esprit négatif. J’ai choisi un "parrain" qui a été très présent, à mon écoute".
J’ai repris espoir, compris que l’alcoolisme ne vient pas d’un manque de volonté ou d’une faiblesse de personnalité. Ce n’est pas un vice, mais une véritable maladie, simplement. Après quelques mois de participation régulière aux réunions des Alcooliques Anonymes, je me suis investi comme membre actif dans le groupe de Colomiers. Moi qui pensais mourir rapidement, je fais à présent le choix de vivre, avec un nouvel espoir: j’ai pris pleinement conscience qu’il est vraiment possible de vivre une abstinence heureuse!"