TÉMOIGNAGE, Jean, 44 ans : « Les Alcooliques Anonymes m’ont sauvé la vie »
in "La Dépêche" (France), 7 Janvier 2025
En ce début d’année, la demande est en hausse auprès des Alcooliques Anonymes. L’association, qui compte plus de 2 millions de membres dans le monde et 600 groupes en France, est aussi très active dans la région toulousaine. Le partage d’expérience permet d’aider efficacement les personnes dépendantes à l’alcool.
Il y a tout juste deux ans, Jean, alors âgé de 42 ans, franchissait la porte des Alcooliques Anonymes (AA) à Toulouse pour la première fois. Une décision qui allait changer sa vie. « À l’époque, dès que je consommais de l’alcool, je buvais trop. En soirée, je pouvais sans problème boire 2 à 3 bouteilles de vin », raconte-t-il. Conscient de l’impact que cette consommation excessive fait peser sur sa vie personnelle et professionnelle, le Toulousain se décide à demander de l’aide auprès de la célèbre association née voilà près d’un siècle aux États-Unis.
Malgré des hauts et des bas, Jean est désormais sorti de cette dépendance. « J’ai mis beaucoup d’ordre dans ma vie. J’ai retrouvé une humeur constante, je suis moins fatigué. Ma femme est très contente. » Un chemin que ce père de deux enfants n’aurait pu mener à bien sans l’aide des AA et de tous les bénévoles qui œuvrent dans ses rangs.
Des réunions quotidiennes
Se sentant redevable, il essaie de faire connaître l’association. « Dès ma première réunion, on m’a remis un carton avec les numéros de membres. Le simple fait de pouvoir appeler quelqu’un quand on en ressent le besoin permet de prendre du recul et de trouver un soutien immédiat. »
À Toulouse, une centaine de personnes fréquente les antennes des AA. Des réunions quotidiennes, sous forme de groupes de parole, sont organisées par des bénévoles pour accompagner les personnes en quête de soutien à Toulouse ou en périphérie, à Cugnaux, Muret et Colomiers. La demande, notamment en ce début d’année, est en hausse constante.
« Selon moi, cela est lié à la libération de la parole, notamment chez les jeunes. » Les AA comptent tous les âges et tous les profils. « On peut trouver des étudiants, des ingénieurs, des mères de famille, des retraités… Tout le monde est le bienvenu. Ce n’est pas politisé et il n’y a aucune obligation : les gens peuvent parler ou non. »