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Alcool pendant les Fêtes du Sud Ouest : "On ne doit pas fermer les yeux" explique un médecin psychiatre

Publié le par kreizker

Alcool pendant les Fêtes du Sud Ouest : "On ne doit pas fermer les yeux" explique un médecin psychiatre

 

in "Ici Pays Basque", 16 Mai 2025

Emmanuel Palomino, ancien président des Alcooliques Anonymes France

Emmanuel Palomino, ancien président des Alcooliques Anonymes France

Les Alcooliques Anonymes d'Aquitaine sont réunis en convention régionale du 16 au 18 mai à Anglet. Le docteur Palomino, originaire du Pays Basque était l'invité d'ici matin et décrit combien l'alcool est souvent à l'origine de faits divers.

 

"On ne doit pas fermer les yeux sur le problème de l'alcool dans les fêtes du Sud Ouest et notamment les Fêtes de Bayonne. Les Africains ont un vieux proverbe que je trouve délicieux : quand l'autruche met la tête dans le sable, cela n'empêche pas le lion de lui bouffer le cul". Ce sont les mots du docteur Emmanuel Palomino, médecin psychiatre à la retraite qui a exercé pendant 34 ans à Jonzac, ancien président des Alcooliques Anonymes France et membre du Conseil d'administration. Il participe à Anglet à une convention régionale des AA et à une réunion publique, vendredi 16 mai à 14h30 à la Maison pour tous d'Anglet.

 

Fils d'immigrés espagnols, le docteur Palomino a grandi à Biarritz et garde des attaches à Boucau. Il a découvert les Alcooliques Anonymes au début de sa carrière et s'est appuyé sur les groupes d'entraide de patients établis pour sauver les malades. Une révolution pour l'ancien étudiant en médecine qui n'avait jamais entendu parlé de ces groupes de parole. Aujourd'hui, les choses ont un peu changé mais les professionnels de santé ne sont pas forcément formés à l'écoute et à la détection de la "maladie alcoolique".

Publié dans AA france

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"Je buvais du matin au soir, mais je n'étais pas alcoolique" : abstinent depuis 29 ans, Jacques raconte la fin du déni et son retour à la vie

Publié le par kreizker

in "France 3 Aquitaine", 17 Mai 2025

Jacques a bu son dernier verre d'alcool, il y a 29 ans. Il a commencé une nouvelle vie

Jacques a bu son dernier verre d'alcool, il y a 29 ans. Il a commencé une nouvelle vie

Jacques, ancien alcoolique, a frôlé la mort du fait de son addiction. Sa rencontre avec les Alcooliques Anonymes a changé sa vie. Il est désormais abstinent depuis 29 ans.

Il préfère garder l'anonymat, c'est pourquoi nous l'appellerons Jacques. Cet habitant du Pays basque a souffert d'une addiction à l'alcool, qui l'a fait descendre au plus bas avant qu'il ne réagisse. Il en est conscient aujourd'hui : il aurait pu en mourir. "Il a fallu que je sois dans un état physique, mental et psychologique tel, que je ne puisse plus vivre sans alcool. Ni vivre avec l'alcool", résume-t-il.

En pleine addiction alcoolique, sa vie a basculé, dans le bon sens, le jour où il a rencontré les AA et entamé son combat intérieur contre l'alcoolisme. Une victoire de chaque jour pour la vie, il n'a plus jamais sombré. Cela fait 29 ans aujourd'hui qu'il a touché son dernier verre d'alcool.

Ancien alcoolique, Jacques (le prénom a été changé) témoigne de sa nouvelle vie, depuis 29 ans sans alcool.

Ancien alcoolique, Jacques (le prénom a été changé) témoigne de sa nouvelle vie, depuis 29 ans sans alcool.

"Dès l'âge de 7 ans"

C'est très jeune que Jacques a appris à connaître les effets de l'alcool. La première fois, "à l'âge de sept ans", en vidant "les fonds de flûtes de champagne, à la maison, en cachette". Cette première sensation d'apaisement, il ne l'oubliera jamais. "J'étais bien", se souvient le Basque qui souffrait à l'époque "d'un mal-être avec les gens, un mal-être en famille" et éprouvait la sensation "de ne jamais être à (sa) place".

"Ce mal-être, dans lequel j'étais depuis que j'étais né, a été immédiatement anesthésié". Le bien-être fugace ressenti ce jour-là a fait l'effet d'une bombe chez le petit garçon qui y trouve une sorte de refuge. 

J'ai su tout de suite que ce produit-là allait m'aider à survivre.

Jacques

Ancien alcoolique

Une "béquille", puis un "déni"

Adolescent, Jacques continue de trouver dans ces gorgées d'alcool du réconfort, de la force pour affronter ne serait-ce que le regard des autres. "À 12-13 ans, je consommais avec les élèves pour croiser le regard d'une jeune fille,"  témoigne-t-il

Il poursuit ainsi sa consommation à l'âge adulte, sans vouloir voir qu'il glisse sur une pente et a même déjà atteint un seuil critique. "Je buvais du matin au soir, mais je n'étais pas "alcoolique"", se persuadait-il alors. "J'étais dans le déni total de l’alcool. Dans ma tête, je n'étais pas alcoolique, car j'avais la vision de quelqu'un dans le caniveau".

Avec l'aide des Alcooliques Anonymes (AA), Jacques a appris a repoussé le premier verre chaque jour.

Avec l'aide des Alcooliques Anonymes (AA), Jacques a appris a repoussé le premier verre chaque jour.

Bientôt, il ne compte plus les verres. Et, il peut le dire aujourd'hui qu'il connaît la définition de la maladie alcoolique, l'addiction était ancrée en lui. C'est "lorsqu'un consommateur boit un verre d'alcool et ne peut plus s'arrêter". Il s'en rend compte, mais ne peut plus lutter.

Depuis longtemps, je savais que ma consommation, abusive mais nécessaire pour moi pour essayer de survivre, allait m'amener à mourir.

Jacques

Ancien alcoolique, abstinent depuis 29 ans

"Bonjour, je suis alcoolique..."

La rencontre avec les Alcooliques Anonymes lui a sauvé la vie. Lors de la première réunion, il ne le sait pas encore. "Bonjour, je m'appelle Jacques et je suis alcoolique", cette phrase, il l'a prononcée sans se rendre compte de l'effet qu'elle produirait sur lui. "Ça a été un soulagement". Le fait de se confier, tout en étant entouré de personnes partageant le même calvaire, a eu un effet libérateur.

Un numéro gratuit est à la disposition de tous pour en parler.

Un numéro gratuit est à la disposition de tous pour en parler.

Auprès des autres alcooliques anonymes, Jacques réalise alors que la maladie fait son œuvre destructrice quel que soit le milieu social ou professionnel. Cet effet miroir lui procure un choc. Mieux, une reconnaissance : il n'est plus seul. 
"On ne vient pas du même milieu, de la même profession, mais ils parlent d'une souffrance de vie qui est la mienne et de cette incapacité à modérer sa consommation d'alcool". Dans ces réunions, il peut enfin partager et échanger sur son vécu et surtout cette "obsession mentale qui se crée à partir du moment où on a bu un verre" : boire le suivant.

Cette rencontre avec les AA, il le dit sans détour, "c'est une naissance pour moi. Une autre vie totalement différente". Sa vie sous alcool, il la voit comme une petite mort. 

C'était une sorte de suicide lent.

Jacques

Ancien alcoolique, abstinent depuis 29 ans

"J'ai arrêté de me fuir par l'addiction", estime Jacques, qui a commencé, après cette première rencontre, a commencé à écouter les conseils des AA et mettre en place un programme sur 24 heures. On lui dit : "Tu devrais essayer de repousser le premier verre". Au bout de 24 heures quand il revient, on lui propose d'essayer 24 h de plus.
A chaque jour suffit sa peine. Avec les AA, Jacques s'engage à se concentrer sur l'instant présent. Au bout d'un an, il se surprend. "C'était subjuguant de me dire que j'avais réussi à ne pas boire pendant un an !", se souvient-il avec satisfaction.

Témoigner pour les autres

Vingt-neuf ans d'abstinence plus tard, Jacques prend aujourd'hui la parole, "pour les autres". Il veut témoigner de cette renaissance grâce à cette mise à distance de l'alcool. Lui-même sait qu'il n'avait pas la capacité à "demander de l'aide", à faire face à cette "acceptation" de soi, où même à utiliser "le verbe essayer".

Parler aujourd'hui ouvertement de cette maladie, "permet de transmettre le message à d'autres personnes qui seraient toujours dans une souffrance de vie à cause de cet alcoolisme". Et peut-être leur offrir, à eux-aussi, un précieux retour à la vraie vie.

 

En savoir plus sur l'association des Alcooliques Anonymes

Publié dans AA france

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Pays basque : « La honte, c’est quelque chose que les femmes alcooliques partagent beaucoup »

Publié le par kreizker

in "Sud-Ouest" (France), 12 Mai 2025

Extrait : 

Les Alcooliques anonymes ouvrent un espace de parole où les personnes sont disponibles les unes pour les autres, face à la maladie alcoolique.

Les Alcooliques anonymes ouvrent un espace de parole où les personnes sont disponibles les unes pour les autres, face à la maladie alcoolique.

Les Alcooliques Anonymes organisent une réunion publique, vendredi 16 mai, à Anglet, en ouverture de leur convention régionale. Fanny, Mimosa et Anne témoignent du tabou que représente l’alcoolisme chez les femmes

Les femmes alcooliques, un tabou dans le tabou. Fanny, Mimosa et Anne connaissent ce « sentiment de honte » décuplé pour l’épouse, la mère, la veilleuse du foyer. Si l’alcool est un stigmate universel, personne comme une femme ne ploie sous la peur de décevoir les attentes d’autrui. Les trois dames savent ce poids et l’isolement sans pareil qu’il suppose. Elles l’ont rompu grâce aux Alcooliques Anonymes, les « AA ».

« La honte, c’est quelque chose que les femmes alcooliques partagent beaucoup », expose Mimosa, abstinente depuis 22 ans. « Autour de moi, personne ne savait que j’étais alcoolique. » « On le cache, on trouve tous les moyens de le dissimuler », acquiesce Fanny, qui rencontre depuis 20 ans un secours précieux auprès des Alcooliques Anonymes. Mimosa décrit « beaucoup de culpabilité » chez celles qui doivent tenir le rang socialement assigné. Anne le dit ainsi : « Quand vous êtes une femme, vous devez vous occuper des enfants, de la maison, vous devez aussi assurer au boulot. On attend tout ça d’une femme. » Mimosa définit un recours traître : « Au début, l’alcool peut aider à supporter la charge mentale. On se désinhibe, on a l’impression de faire plus, plus vite et mieux. » Jusqu’à ne plus pouvoir faire sans.

Dans nos discussions aux AA, beaucoup expriment leur hypersensibilité, se disent écorchés vifs

Maladie des émotions

Fanny a glissé vers l’alcoolisme à la suite de « problèmes familiaux », aggravés d’une dépression. « L’alcool est un très puissant anxiolytique et un anesthésiant », souffle-t-elle. Le deuil, une chute sociale, une maladie, une rupture, le glissement insidieux de la consommation conviviale dans l’asservissement au produit… L’alcoolisme s’insinue de mille façons et nul n’est immunisé. « Il faut un terrain de perturbation émotionnelle », analyse Mimosa. « On parle de la maladie des émotions. »

Publié dans AA france

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"Il était judicieux d’ouvrir un groupe des Alcooliques Anonymes à Lunel"

Publié le par kreizker

in "Midi Libre" (France), 12 Mai 2025

L’alcoolisme est un fléau, une maladie qui touche tout le monde.

L’alcoolisme est un fléau, une maladie qui touche tout le monde.

Déjà très actives au sein de l’antenne de Quissac, Isabelle et Nathalie lancent une réunion hebdomadaire de cette organisation à l’Espace Vauban. Premier rendez-vous ce mercredi 14 mai.

Créés aux États-Unis en 1935 par Bob Smith, médecin et chirurgien, et Bill Wilson, qui fut, entre autres, officier militaire, les Alcooliques Anonymes (AA) comptent aujourd’hui plus de 120 000 groupes répartis dans 180 pays. Aujourd’hui, l’organisation inscrit une nouvelle ligne à son actif avec la création du groupe de Lunel, ce mercredi 14 mai, à 19 h 15, à l’Espace Vauban. Isabelle et Nathalie en sont les instigatrices. Rencontres.

Qu’est-ce qui vous a motivées à créer un groupe des Alcooliques Anonymes à Lunel ?

Nous nous connaissons du groupe de Quissac qui a ouvert il y a trois ans (et dont Isabelle est à l’origine, NDLR).
Dans le cadre de nos actions, nous faisons des randos-pharma pour nous faire connaître. La dernière, en février, nous a menées jusqu’ici et beaucoup de personnels de pharmacie nous ont dit qu’il n’y avait rien pour aider les malades sur la commune

Des malades qui se sont fait connaître aussi auprès de la permanence téléphonique nationale…

Tout à fait. Le délégué de région nous a fait remonter qu’il y avait une véritable demande sur Lunel et les alentours. Sauf qu’il n’y a rien entre ici et Quissac, Nîmes ou Montpellier.

De plus, à l’heure où la personne fait la démarche de venir aux AA, elle a souvent perdu son permis de conduire et ne peut pas se rendre sur ces sites. Pour toutes ces raisons, il était judicieux d’ouvrir un groupe des Alcooliques Anonymes ici. Ça s’est fait en tout juste trois mois !

 

Une écoute et un soutien tous les jours

Avez-vous été vous-mêmes du côté des Anonymes ?

Isabelle : Pour ma part, j’en suis à 9 ans d’abstinence. Je suis entrée aux AA en 2014. J’ai fait une rechute et j’y suis retournée en 2016. J’ai passé cinq ans dans le groupe de Castres et c’est là que j’ai tout appris. Et depuis, je n’ai plus consommé une seule goutte d’alcool.

Nathalie : J’ai sombré dans l’alcoolisme en tout juste une année. C’était en 2014. J’ai également rechuté après une cure.
Après mon hospitalisation à la clinique de Quissac, j’ai rencontré les personnes du groupe des AA de cette commune.

Quand ils m’ont présenté leur programme, j’ai senti tellement de positif… Effectivement, depuis, je ne suis plus dans la consommation.

Vous avez rechuté toutes les deux à la suite d’une cure. Qu’est-ce qui vous a manqué à ce moment-là et que les AA vous ont apporté ?

Les cures sont très bien mais lorsque l’on ressort, on se sent seul, face à soi-même. Sans accompagnement. Chez les AA, vous ne vous sentez pas abandonné et l’approche est tout autre !

Justement, qu’est-ce qui est différent chez les AA ?

Déjà, évidemment, l’anonymat. De plus, l’accueil est chaleureux, humain. Il n’y a aucun jugement et beaucoup de bienveillance. Et surtout, on est accueilli par des personnes qui ont été confrontées à l’alcoolisme. Enfin, écoute et soutien sont possibles 24 h/24 et 7 J/7. C’est exceptionnel et précieux.

 

Un programme en douze étapes

Comment se passe une réunion d’un groupe des AA ?

Tout d’abord, il faut que les personnes sachent que le groupe, entouré par un modérateur, est ouvert à tous, quels que soient l’état et l’étape dans lesquels ils se présentent.

Les participants peuvent aussi bien s’exprimer que ne pas parler, donner leur prénom ou plutôt un pseudo. Il n’y a aucune obligation quelle qu’elle soit. Tout est fait pour que la personne sorte de la honte et du désarroi qu’elle ressent à l’extérieur. En général, la réunion dure 1 h 15.

Existe-t-il, à proprement dit, un programme établi au sein de ces rencontres ?

Oui. Il se déroule en douze étapes. Parmi celles-ci, par exemple, il y a la première, primordiale, qui est celle de l’acceptation de sa maladie. C’est d’ailleurs la seule au cours de laquelle on aborde l’alcool en tant que tel.

Toutes les autres étapes s’articulent autour du rejet, du ressentiment, de la colère, de la honte. Comment l’on vit cela, comment avancer, que met-on en place. On parle peu de l’alcool au final. Car l’origine et la raison de l’alcoolisme, ce n’est pas le produit.

 

L’alcoolisme touche tous les milieux

D’où cette question, inévitable et primordiale : quelle est votre définition de l’alcoolisme ?

Déjà, il faut bien prendre conscience que l’alcoolisme touche tous les milieux. C’est un fléau qui n’a aucune limite. On est alcoolique du moment que l’alcool a pris le dessus sur sa vie.

Il est reconnu comme une maladie dégénérative et mortelle. Comme l’on dit des fois entre nous, on a cependant la chance d’avoir la seule maladie mortelle qui se guérit par de l’eau.

Quelle est la condition pour être membre des AA ?

Le désir d’arrêter de boire. On ne demande même pas d’arriver abstinent. Des fois, nous recevons même des personnes autour de la table qui ont bu. Elles reviennent toutes les semaines, s’accrochent. Des fois, ça ne marche pas pour eux. Des fois, ils arrivent à poser le verre et à s’en sortir.

Le groupe des Alcooliques Anonymes de Lunel lance sa première réunion ce mercredi 14 mai, à 19 h 15, salle “ex-bridge” de l’Espace Vauban. Elle aura ensuite lieu chaque mercredi, même endroit et même horaire. Infos et contacts : 09 69 39 40 20 (numéro Cristal) et par e-mail à l’adresse groupeaalunel@gmail.com

Publié dans AA france

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