"Lannemezan. Les Alcooliques Anonymes présentent leurs actions au public"
in "La Dépêche" (France), 1° Novembre 2025
Les Alcooliques Anonymes ouvrent exceptionnellement leur univers au public au public à Lannemezan, vendredi 7 novembre, et organisent la 33e convention des AA de Midi-Pyrénées à Montégut les 8 et 9 novembre.
L’anonymat est le maître-mot de ceux qui fréquentent les Alcooliques Anonymes (AA). Pourtant, vendredi 7 novembre, de 15 à 17 heures, à la salle du Renouveau à Lannemezan, l’association propose une réunion publique pour aller à la rencontre du public et présenter cette structure, encore peu connue en raison de sa discrétion.
Six cents groupes d’Alcooliques Anonymes en France
L’occasion pour Bernard et Jean de parler librement de cette maladie et des moyens d’y faire face. D’autant que le week-end suivant, les 8 et 9 novembre, se tiendra la 33eᵉ convention des Alcooliques Anonymes aux Jardins du Bataillet à Montégut. Né aux États-Unis en 1935, le mouvement s’est progressivement implanté en France dans les années 1960, à l’initiative de deux Espagnols et d’un Suédois comme le raconte Bernard : "C’était le premier groupe, et aujourd’hui, les AA sont présents dans le monde entier. Il existe 600 groupes en France et deux fois plus en Angleterre."
Des réunions certes anonymes, mais dont l’efficacité repose sur le partage d’expériences : "Nous sommes entre personnes qui connaissent, ou ont connu, la même galère." Le fonctionnement du groupe sera partiellement dévoilé lors de la convention, avec deux réunions plénières : samedi de 15 h 30 à 17 h 30 et dimanche de 10 à 12 heures. Jean, lui aussi concerné, explique le déroulement de ces séances : "Il y a un modérateur et chacun peut s’exprimer simplement en levant la main. On parle de notre cas personnel, et cela peut aider quelqu’un d’autre. C’est le fonctionnement classique des AA."
"J’ai rencontré l’alcool et je l’ai adopté"
En France, pas de jetons à garder dans la poche pour compter les mois et les années : "J’ai récemment fêté ma 22eᵉ année d’abstinence en soufflant des bougies. On vit un jour à la fois, ce qui nous intéresse, c’est aujourd’hui."
Un parcours qui reste fragile, car Jean revient de loin : "L’alcool m’a accompagné durant de nombreuses années. Je viens d’une famille de quatre enfants, je me suis marié très jeune et je suis devenu papa. Je n’étais pas à l’aise en société et je me sentais perdu. J’ai rencontré l’alcool et je l’ai adopté immédiatement ; je me sentais tellement mieux en société, mais je buvais différemment des autres."
En quittant la vie parisienne, Jean avait pourtant décidé de se reprendre en main : "En arrivant dans les Hautes-Pyrénées, je me suis dit : Tu vas t’acheter une conduite. Ça a duré une semaine, puis c’est reparti. Ensuite, j’ai perdu ma sœur et là, ça a été la descente aux enfers. Je peux dire que ma cuite a duré entre six et huit ans."
C’est à ce moment qu’il décide de consulter un médecin pour sortir de cette spirale : "C’est lui qui m’a conseillé les Alcooliques Anonymes. Je les ai appelés et suis tombé sur une messagerie, c’était une voix de femme. J’ai raccroché, car pour moi c’était un problème d’hommes. Puis je me suis rendu aux réunions. Si on m’avait mis dehors, je serais revenu par la fenêtre ! Mais cela m’a pris trois ans : j’avais des angoisses, je buvais, je n’en pouvais plus… Puis, un jour, je n’ai plus eu d’angoisses et je n’ai plus bu."
Après 22 ans d’abstinence, il continue à se rendre aux AA : "J’y vais pour soigner mon intérieur." Bernard confirme : "L’important, c’est de ne pas rester seul. Tout notre programme est à la première personne du pluriel : "nous"". Les AA sont là pour aider à continuer à arrêter de boire."
Rendez-vous vendredi 7 novembre à la salle du Renouveau à Lannemezan et les 8 et 9 novembre aux Jardins du Bataillet à Montégut.
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